"Place de l'Indépendance" de Martin Cruz Smith
Plus de 40 ans après Parc Gorki, l'auteur américain poursuit son parcours et celui de son enquêteur russe Arkady Renko. En 1981, souvenez-vous, Martin Cruz Smith, après un séjour en URSS pour se documenter, avait publié Parc Gorki, où un trafic de fourrures se mêlait à une intrigue d'espionnage.
Le roman était devenu très vite un best-seller mondial, adapté au cinéma par Michael Apted en 1984. Et c'est dans ce roman qu'était apparu pour la première fois le personnage de l'inspecteur Arkady Renko, de la brigade criminelle de Moscou, un agent incorruptible. C'est lui que l'on retrouve dans Place de l'Indépendance.
Un gangster moscovite lui demande de retrouver sa fille disparue. L'enquête va l'emmener vers Kiev, d'où le titre Place de l'Indépendance, et en Crimée. Martin Cruz Smith situe l'action quelques jours avant le début de l'invasion russe. On y croise toutes sortes de personnages : oligarques véreux, agents du FSB, journalistes russes forcément tourmentés, gangsters brutaux ou encore Hell's Angels, version russe, donc forcément Poutinophiles.
Du très classique et de l'inattendu
L'un des personnages du roman est la fille d'un dignitaire tatar qui a fui la Crimée pour Kiev, après l'annexion par la Russie en 2014. Et le roman nous rappelle que c'était une nouvelle catastrophe pour ces Tatars, déjà rudement réprimés et déportés par Staline au fin fond de la Sibérie, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. Certains reviendront en Crimée. Mais la Crimée, terre tatare, le devient de moins en moins.
Quant à la maladie de Parkinson, c'est celle dont souffre dans le livre un Arkady Renko vieillissant, qui s'interroge sur son sort à chaque symptôme. Peut-il continuer ou pas ? Avec quelles capacités ? Quelle lucidité ? Ce sont un peu les questions que se pose Martin Cruz Smith. L'auteur est lui-même atteint de cette maladie de Parkinson.
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