"Prête à tout" et "Dites aux loups que je suis chez moi ", nos gros coups de cœur !
Voici les conseils des libraires Lydie Zanini et Gérard Collard à découvrir dans cette chronique.
Dites aux loups que je suis chez moi de Carol Rifka Brunt (Auteur), Marie-Axelle de La Rochefoucauld (Traduction) Ed Buchet Chastel .
Nous sommes au milieu des années 1980, aux Etats-Unis. June est une adolescente taciturne, écrasée par une soeur aînée histrionique et des parents aussi absents qu'ennuyeux. Depuis sa banlieue triste du New Jersey, elle rêve d'art et de son oncle Finn, un peintre new-yorkais reconnu. Mais Finn est très affaibli et meurt bientôt de cette maladie qu'on n'évoque qu'à demi-mot, le sida. Inconsolable, la jeune fille se lie d'amitié avec un homme étrange, Toby, qui se présente comme l'ami de Finn. Confrontée à l'incompréhension de son entourage, et à la réalité d'une maladie encore honteuse, June va brusquement basculer dans le monde des adultes et son hypocrisie. Roman d'apprentissage bouleversant, chronique des années sida vues par les yeux d'une adolescente, Dites aux loups que je suis chez moi révèle une auteur à la plume sensible et puissante. Prête à tout de Joyce Maynard – Ed. Philippe Rey
Jeune, belle, mariée à un homme qui la vénère, installée dans une jolie maison, Suzanne Maretto ressemble à ces filles trop parfaites des magazines. Mais elle veut davantage, elle veut la célébrité. Isolée dans une petite ville de province, Suzanne décide que la télévision sera son royaume et, à force de persuasion, obtient un petit poste dans la station locale. Quand son époux est retrouvé mort, la veuve éplorée, point de mire des caméras, devient rapidement suspecte. Alternant les témoignages, le roman tisse avec brio les voix de Suzanne et de son entourage. Enigmatique, capricieuse, la jeune femme est-elle pour autant l'arriviste perverse que certains dénoncent ? Où est le vrai dans ce que raconte Jimmy, son admirateur adolescent ? Jusqu'où est-elle disposée à aller pour atteindre cette renommée si convoitée ?
Le journal impubliable de George Pearl d’Eliane Saliba Garillon – Ed. Arléa
George Pearl, fameux architecte new-yorkais, décide de vendre son agence et de s'exiler à Rome pour jouir d'une retraite bien méritée. Il est riche, célibataire et ne se fait aucune illusion sur ses frères humains, ce qu'il clame haut et fort d'où son surnom mérité de George Pearl Harbor. Mais le misanthrope qu'il aspire à être est singulièrement entouré. Il ne se passe pas un jour sans qu'il consigne dans le journal qu'il a entrepris d'écrire les démêlés cocasses qu'il a avec sa soeur, restée aux Etats-Unis, sa nièce, sa vieille amie Kay, ancienne conquête, le locataire de sa maison de Concord, universitaire souffreteux qui fait une thèse sur Henry David Thoreau, philosophe et gloire locale, apôtre du renoncement au monde.
Sans compter Benita, sa femme de ménage romaine, une voisine entreprenante et quelques autres personnages hauts en couleurs. Quoi qu'il s'en défende, le monde tourne autour de lui et semble avoir besoin de lui. Seules les visites de Laurel, un nouvel ami qui s'invite dans son appartement de façon peu orthodoxe, apparaissant et disparaissant de manière brutale et inopinée, le troublent et, peu à peu, lui font fendre l'armure. Quelle est la vraie raison de ces visites surnaturelles et vers quel dénouement semblent-elles le conduire ?
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