Bernard Tapie n'a rien perdu de son talent
Le dernier épisode en date, la mise en examen de
l'un des arbitres lui ayant permis d'empocher 403 millions dans l'affaire du
Crédit Lyonnais n'est pas le moins spectaculaire. Surtout que la justice parle
"d'escroquerie en bande organisée". Et que l'on est fondé à se demander qui
sont les autres membres de cette bande. Bref, on n'a pas fini de causer de
Tapie. Et cela fait 45 ans que cela dure.
Dans les années 80, c'est le rachat pour un franc symbolique
puis la revente juteuse de quelques entreprises en difficulté qui l'a fait
connaître au grand public, lequel aura le plaisir d'apprécier dans la foulée
ses talents d'animateur de télévision. Faut dire que l'homme a du bagout, du
culot et une belle gueule qui lui permettent d'être successivement désigné "deuxième homme
le plus séduisant de l'hexagone" derrière Alain Delon puis carrément "homme de l'année" en 84.
Une rencontre avec Mitterrand par l'intermédiaire du roi de
la pub Jacques Séguéla le propulse ensuite dans la vie politique, député des
Bouches du Rhône, bête noire de Le Pen puis ministre de la ville. Voilà pour le
coté "pile" de Nanar. Le coté "face" est un peu moins
glorieux avec de multiples engagements sportifs dans le monde du cyclisme et du
foot qui provoqueront une cascade de magouilles et de scandales et qui le
conduiront en tôle pour dix mois. Bref pour Bernard Tapie, la vie n'est pas
claire et n'est pas non plus un long fleuve tranquille. On en sait quelque
chose chez Adidas, au Crédit Lyonnais, à l'OM et à Valenciennes. Et on ne peut
que frémir ou sourire quand on songe qu'il est désormais patron de presse c'est
à dire théoriquement garant d'une certaine probité.
Comme qui dirait, tapie est un véritable homme d'affaires.
Dans le mauvais sens du terme.
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