L'ombre de Mitterrand
On la voyait déjà survoler la primaire
socialiste, Mmes Aubry et Royal ainsi que M. Hollande revendiquant, chacun à sa
façon, l’héritage du grand homme. Mais on pensait qu’une fois terminée la
compétition interne au PS, la nostalgie des années 80 et les vieilles lunes de
la "force tranquille" allaient disparaître des radars. On se
trompait. Et pas qu’un peu. Car Mitterrand les obsède ou inspire presque tous.
Il y a d’abord
François Hollande dont les postures, les mimiques et l’éloquence ressemblent à
des "copier-coller" des moindres gestes et autres tics de langage
dont Mitterrand usait et abusait dans ses spectaculaires meetings. Le mimétisme
inspiré par les grands anciens est un phénomène classique de la vie politique,
mais là on atteint des sommets. Hollande revendique le statut d’héritier.
Il y a aussi le
champion du Front de gauche, Jean Luc Mélenchon qui capte un morceau
d’héritage. Il révèle que sur son lit de souffrances, au soir de sa vie,
Mitterrand lui avait conseillé : "Ne cédez jamais, marchez votre
chemin ! " Mélenchon revendique son appartenance au premier cercle de
la "mitterrandie".
Enfin, il y a Nicolas
Sarkozy qui, dit-on, voudrait calquer sa campagne sur celle de Mitterrand en 88. A l’époque, le président sortant avait annoncé
sa candidature au dernier moment, le 22 mars. Convaincu que c’est, aujourd’hui
encore, la meilleure option pour être réélu, Sarko aurait choisi d’entrer en
mêlée le plus tardivement possible. Lui, ce qu’il revendique de Mitterrand,
c’est son habileté stratégique.
Mitterrand par ci,
Mitterrand par là, Mitterrand partout. Dans son dernier message aux Français,
Mitterrand avait déclaré : "je crois aux forces de
l’esprit ". Apparemment, il n’est pas le seul.
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