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Sondages, mode d'emploi

A première vue, on n’y voit plus grand-chose quand on regarde les sondages politiques de trop près. Hier, on frôlait même le strabisme divergent.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Franceinfo (Franceinfo)

Deux enquêtes qui donnent
deux pronostics opposés. Le matin, on nous annonce Sarkozy pour la première
fois devant Hollande au premier tour et l’après-midi, on nous dit le
contraire : Hollande toujours devant Sarkozy.

A défaut d’y perdre
son latin, on se perd en conjectures. Certains, comme François Bayrou, accusent
les instituts de sondages de rouler pour tel ou tel grand candidat. Il parle de
"guerre des sondages, de manipulation, d’accentuation volontaire de la
bipolarisation et d’intoxication de l’opinion
". C’est la théorie du
complot. Elle est aussi vieille que les sondages et très pratique à utiliser
lorsqu’on est soi-même distancé dans les intentions de vote.

Bien sur, la réalité
est plus complexe. D’abord, si les instituts sont manipulés, ça relève de la
haute voltige car, par exemple, celui qui bosse pour Paris Match et le JDD  
(Journal du dimanche) officie également pour l’Humanité. Ensuite, si des sondages divergent, c’est parce
qu’ils ne pratiquent pas exactement les mêmes méthodologies, panels,
échantillons et corrections statistiques et que leurs marges d’erreur viennent
polluer la donne.

Enfin, un seul
sondage ne fait pas le printemps électoral. C’est quand plusieurs enquêtes
distinctes et successives, pas seulement concomitantes, indiquent la même
tendance qu’il y a lieu de les prendre très au sérieux. Tous les états-majors le
savent, qui ne prennent jamais les vessies des sondeurs pour des lanternes
électorales.

C’est ainsi qu’à
l’UMP, on est bien moins rassuré par le sondage unique donnant Sarko en tête le
22 avril qu’on ne s’inquiète de tous ceux qui le donnent battu le 6 mai. Et
c’est ainsi qu’au PS, on s’intéresse beaucoup moins aux variations supposées du
premier tour qu’aux enquêtes indiquant que le principal moteur de sa campagne
n’est pas son propre projet, mais le rejet de son adversaire. Bref, les
candidats savent très bien lire les sondages. Ils ne pensent d’ailleurs qu’a
ca. Et ceux qui prétendent le contraire sont des "Pinocchio" comme
dirait la Première dame de France.

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