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Au fil de l'eau. Feu vert pour la pêche à la truite : où en sont nos rivières ?

C'est l'ouverture de la pêche à  la truite, aujourd’hui samedi 13 mars. L'occasion de s'intéresser à l'état de santé de nos rivières.

Article rédigé par franceinfo, Catherine Pottier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les pêcheurs sont impatients de retrouver les truites. Et de voir aussi l'état de santé des rivières. Illustration (PATRICIA HUCHOT-BOISSIER / HANS LUCAS / AFP)

Quel est l'état de santé des poissons et des rivières en France après le confinement ? Au fil de l'eau, l'hydrobiologiste Bruno Barbey directeur de la fédération de pêche de l'Indre.        

La truite est un bon indicateur de la santé des cours d'eau

 Coup d’envoi de la pêche à la truite aujourd’hui samedi 13 mars. C’est un moment que les pêcheurs attendent avec impatience chaque année, d'autant que la truite est une espèce "repère" car elle est en haut d'une pyramide alimentaire, et elle est un bon révélateur de l'état des milieux aquatiques et de la qualité de l'eau.

Quand la truite sauvage, qu'on appelle la truite fario, est présente en abondance dans les cours d'eau, ça veut dire que la rivière dans laquelle elle évolue se porte bien.

Bruno Barbey, directeur de la fédération de pêche de L'Indre

La sécheresse modifie la vie des poissons dans les cours d'eau français   

Les poissons se reproduisent à différentes périodes de l'année. Certains au début du printemps, au moment de l'ouverture de la pêche dans les cours d'eau de première catégorie. Ce sera le cas bientôt pour les chevesnes, les chabots, les petits vairons mais aussi le brochet.

Ces poissons suivent les débits des cours d'eau, mais aussi la météorologie et les zones d'inondations vers les frayères où ils vont se reproduire. Au moment du confinement de l'année dernière, on était dans des phases de débits liés à la sécheresse.

Pêche à la truite Fario dans le Jaut-Rhin en Alsace en 2020. 
 (BRUNO MATHIEU / BIOSPHOTO)

En fait, la sécheresse de ces dernières années a eu beaucoup plus d'impact que le simple confinement. Il y a donc une modification du comportement des poissons. 50% de leur raison de vivre et de leur développement est lié aux températures et l'évolution climatique, aussi infime soit-elle, modifie énormément le comportement des poissons.

Pour faire simple, les poissons qui vivaient en aval des rivières ont tendance à remonter vers le milieu des rivières. Ceux qui vivaient au milieu remontent en amont, vers les sources, et ceux qui vivaient aux sources ont tendance à régresser fortement.    

"L'impact du monde agricole est indéniable"  

"Le volet agricole est effectivement très important dans les départements ruraux", explique Bruno Barbey. L’impact est double ! Il est d'abord lié au remembrement du passé et aux curages des rivières effectués dans les années 70/80. Dans ces année-là, les cours d'eau ont été fortement détruits, mais c'est une époque aujourd'hui révolue.  

Aujourd'hui, on observe attentivement l'incidence des produits nocifs comme les pesticides, car ils ont un impact sur les poissons mais aussi sur toute la chaine alimentaire. 

"Aujourd'hui il y a beaucoup moins d'insectes aériens comme les abeilles ou les papillons", explique Bruno Barbey. C'est la même chose sous l'eau ! "Il y a beaucoup moins d'insectes sous les cailloux, et cette situation est directement liée aux pollutions de produits toxiques qui s'accumulent avec le temps car ils ne sont pas biodégradés", conclue l'hydrobiologiste.  

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