En Suisse, une intelligence artificielle installée dans un confessionnal pour discuter de questions religieuses

Cette expérimentation a été mise au point par l'université des sciences de Lucerne. Déjà plus de 1 000 personnes ont testé le système.
Article rédigé par Anicet Mbida
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un confessionnel. Image d'illustration. (MICHEL CLEMENTZ / MAXPPP)

Si vous entrez dans le deuxième confessionnal de l’église Saint-Pierre de Lucerne en Suisse (celui de gauche), vous serez accueilli, non pas par un prêtre, mais par un écran derrière la fameuse grille en bois. Un écran d’ordinateur avec un visage représentant Jésus. On peut lui poser toutes les questions, évidemment d’ordre religieux, dans une centaine de langues. Et il va vous répondre avec une voix posée comme le ferait un prêtre. Cela se passe dans un confessionnal pour avoir une certaine intimité, mais il n’est en aucun cas question de confession. D’ailleurs, le système prend toutes les dispositions avant de commencer. Il s’assure que l’on est bien conscient de discuter avec une intelligence artificielle, pas avec Jésus. Il rappelle aussi de ne donner aucune information personnelle.

C'est une expérimentation réalisée avec l’université des Sciences de Lucerne. On accuse souvent l’église d’être rétrograde, passéiste, grâce à ce partenariat, ils étudient les façons d’exploiter la technologie dans un contexte religieux. Ils avaient déjà créé des installations en réalité virtuelle. Cette fois, ils explorent la façon dont une intelligence artificielle pourrait servir de guide spirituel. Et rendre plus facile d’accès des sujets comme la foi ou le christianisme.

Est-ce un gadget ?

Leur plus grande peur était que la machine dise n’importe quoi. Qu’elle donne des conseils en contradiction avec les enseignements de l’Église. Mais apparemment, cela se serait bien passé. Même sur les questions pièges comme le suicide assisté. Il répond :  "votre tâche n'est pas de juger, mais d'accompagner avec amour."

Il n'y a pas eu de commentaires du pape ou du Vatican.  L’initiative a été néanmoins vivement critiquée par les catholiques pour l’utilisation du confessionnal et par les protestants pour l’image de Jésus et le côté gadget. Déjà plus de 1 000 personnes ont testé le système. Les deux tiers considèrent avoir vécu une expérience spirituelle. Tous les détails des enseignements feront l’objet d’une conférence début décembre.

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