Une start-up française parvient à concevoir en laboratoire un "lait maternel" avec des protéines humaines

Cette petite révolution pourrait signer la fin du lait en poudre tel qu’on le connaît. Le stade de la recherche n'est pas terminé mais avec cette technique de véritables cellules mammaires sont cultivées pour produire le lait.
Article rédigé par franceinfo
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S’il est biologiquement équivalent, ce lait ne comportera pas les anticorps et les hormones de la mère. (ALE VENTURA / MAXPPP)

La start-up Numi vient de lever trois millions d’euros pour fabriquer du lait maternel en laboratoire. C'est une preuve du potentiel de cette technologie, qui permettrait d’avoir un lait aussi digeste que s’il venait de la mère, et plus pratique que du lait en poudre.

Plus digeste mais sans anticorps

Tout le monde le reconnait : il n’y a rien de mieux pour le développement d’un bébé que le lait de sa maman. Mais dans nos sociétés modernes, allaiter peut être compliqué et 80 % des mères basculent sur du lait en poudre avant les six mois recommandés. Les raisons sont multiples : pas assez de lait, reprise du travail ou simplement par choix de ne pas allaiter. Or les laits en poudre sont conçus à partir de protéines animales ou végétales, qui peuvent les rendre difficiles à digérer. Ce nouveau lait, lui, est produit avec des protéines humaines.

Ce "lait maternel" est fabriqué en laboratoire exactement comme la viande ou le foie gras cellulaire. C’est-à-dire que l’on cultive de véritables cellules mammaires et on leur fait produire du lait. C’est encore de la recherche et cela ne reste qu’un substitut. Même s’il est biologiquement équivalent, il ne remplacera jamais le lait de la mère. Il lui manquera toujours les anticorps, les hormones ou le lien créé par l’allaitement. Mais c’est un énorme pas en avant comparé aux laits infantiles actuels.

Règlementation à changer

Pour éviter tout risque sanitaire avec cette méthode, le stade de la recherche n'est pas terminé. Il n’y aura pas de commercialisation avant au moins trois ou quatre ans. De plus, un changement de réglementation est nécessaire, car en France, on n’autorise pas encore la vente d’aliments conçus par culture cellulaire.

C’est pourquoi, dans un premier temps, la startup vise les États-Unis où la législation est plus souple. La start-up française n'est pas la seule. D’autres startups, américaines comme Biomilq et TurtleTree Labs, ou israéliennes comme Wilk, travaillent également sur la technologie. S’ils arrivent à passer toutes les étapes, toutes les régulations, peut-être qu’un jour on pourra acheter du lait maternel en pharmacie.

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