Voitures électriques : des nouveaux moteurs sans aimants et sans terres rares
Dans les moteurs électriques, il y a des aimants fabriqués avec des matériaux qui viennent à plus de 90% de Chine : les fameuses terres rares. Les constructeurs sont donc dépendants de Pékin et de son contrôle sur les exportations et sur les prix. Or, entre les tensions avec Taïwan et le rapprochement avec Vladimir Poutine, les constructeurs automobiles cherchent à retrouver une certaine indépendance.
Les équipementiers présentent en septembre 2023 plusieurs moteurs garantis "sans aucune terre rare". Les fabricants ont remplacé l’aimant minéral qui venait de Chine, par un électro-aimant, une sorte de bobine de fil électrique, qui peut être fabriquée partout. Preuve que les contraintes géopolitiques peuvent être un excellent accélérateur d’innovation.
Plus efficaces et moins chers
Il ne s’agit pas des premiers moteurs électriques sans aimants. Le premier avait été conçu dans les années 1880 par un certain Nicolas Tesla (d’où le nom des fameuses voitures électriques). Mais ces moteurs prenaient beaucoup de place, ils chauffaient trop et surtout, ils étaient moins efficients. C’est la raison pour laquelle plus de 90% des voitures électriques utilisent des aimants, et donc des terres rares, pour fabriquer des moteurs jusqu'ici plus performants.
Ce ne sera pas le cas des nouveaux moteurs sans aimants développés par Mahle, ZF ou Valeo. Les constructeurs assurent avoir réglé ces problèmes. Des tests sont en cours et il faudra attendre la sortie des premiers modèles pour se faire une idée précise de l’autonomie et de la performance de ces nouveaux moteurs. Mais, a priori, ils seraient plus efficaces et moins chers que les moteurs actuels. Les premiers modèles devraient être disponibles en 2025.
Ce n'est pas la fin des terres rares
Les moteurs ne sont pas les seuls à poser problème. Les batteries aussi sont fabriquées avec des matériaux rares, comme le cobalt, pour lequel aucun substitut n’a été découvert. Le salut viendra peut-être du recyclage, il est possible de puiser dans les tonnes de batteries qui s’accumulent, plutôt que d’extraire le cobalt des mines dans des conditions de travail et environnementales souvent désastreuses. Et cette fois, c’est l’écologie qui pourrait booster l’innovation.
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