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Avec les maîtres du 9e art

Les amateurs de bandes dessinées peuvent se faire plaisir avec les biographies des grands maîtres du 9e art. Morceaux choisis de Mézières à Reiser.

Radio France
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DE LA BD AUX MAITRES (JEAN-CLAUDE MEZIERES, DARGAUD / JACQUES MARTIN, CASTERMAN / MARCEL GOTLIB, CHAMPAKA / PHILIPPE WURM, GLENAT / RESIER, GLENAT)

On peut n’avoir été le dessinateur que d’une seule série et être un maître incontesté du 9e art. C’est le cas de Jean-Claude Mézières, dessinateur des Aventures de Valérian et Laureline. Soit, l’un des sommets de la science-fiction à la française.

Les deux agents spatio-temporels ont entamé leur carrière sur navette intergalactique en novembre 1967. L’Art de Mézières, paru cet automne, tient de la masterclass. Il y commente, image après image, ses inspirations, son sens du mouvement et du déséquilibre, son goût des costumes et des architectures baroques, les planètes exotiques et son indéfectible complicité avec le scénariste Pierre Christin.

L’Art de Mézières, avec des textes de Christophe Quillien, aux éditions Dargaud.

Crayonnés, planches inédites, projets de couverture, documents de travail : pour signer Jacques Martin, Le Voyageur du temps, Patrick Gaumer a eu accès à toutes les sources qui illustrent la trajectoire du créateur d’Alix, le héros gallo-romain le plus franco-belge. Une somme dans laquelle le lecteur appréciera quelques secrets dévoilés sur le rôle des membres du studio Hergé, dont Jacques Martin faisait partie, dans la conception de plusieurs histoires de Tintin.

Jacques Martin, Le Voyageur du temps, aux éditions Casterman.

C’est en bande dessinée que François Rivière et Philippe Wurm ont choisi de raconter la vie d’Edgar P. Jacobs. C’est sciemment dessiné "à la papa". Les aventures de Blake et Mortimer déboulent au milieu de l’album. Et l’on suit l’ancien baryton devenu auteur de BD à travers Bruxelles, et sur tous les lieux qui deviendront les décors de La Marque jaune ou du Piège diabolique.

Edgar P. Jacobs, Le rêveur d’apocalypses, aux éditions Glénat.

Reiser, lui, est L’Homme qui aimait les femmes. C’est le titre de la nouvelle compilation de dessins et d’histoires du maître de la ligne crade où le dessinateur, disparu en 1983, prouve sans hésitation qu’il fut un chantre du féminisme. Reiser ne fait pas dans la dentelle. Il appelle un chat, un chat, et les beaufs machos en prennent pour leur grade. 

L’Homme qui aimait les femmes, présenté par Jean-Marc Parisis, aux éditions Glénat.

il a signé La Rubrique à Brac, Les dingodossiers (avec Goscinny), Rhââ Lovely, Hamster Jovial ou encore Superdupont (avec Lob), il a créé Fluide Glacial : Marcel Gotlib, c'est Une vie en dessins, comme en témoigne le le beau-livre édité sous le label Champaka, avec des textes de Jean-Louis Gauthey. 

INFO MANGA (FRANCEINFO)

Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Lætitia de Germon de la rédaction de franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Lætitia vous livre sa sélection et ses coups de cœur.

Anime Architecture, de Stefan Riekeles, chez Mana books

Anime Architecture (© Mana Books)

Regroupant de magnifiques illustrations de paysages urbains (version colorisée, concept design, images de référence, peintures d'arrière-plans, storyboards, esquisses, etc), ce livre est un spectaculaire voyage à travers les bâtiments et mégalopoles créés par certains des illustrateurs et réalisateurs les plus respectés de l'animation japonaise, comme Katsuhiro Otomo, Mamoru Oshii.

L'auteur analyse les tendances et inspirations que l'on retrouve dans les décors de célèbres anime, comme Akira (Katsuhiro Otomo, 1988), Ghost in the Shell (Mamoru Oshii, 1995), Amer Béton (Michael Arias et Hiroaki Ando, 2006), Evangelion 1.0 (Masayuki et Kazuya  Tsurumaki, 2007).

Stefan Riekeles aborde le processus de création et dresse des petits portraits d’artiste. Les mondes futuristes que ces artistes visionnaires ont imaginés et représentés avec minutie influencent le cinéma, la littérature, la bande dessinée et le jeu vidéo depuis des décennies.

On découvre ainsi le lycée professionnel du héros d’Akira sous un angle inédit, puisqu’il n’a pas été utilisé dans la version finale. Certaines planches ou captures d’écran permettent de mieux percevoir toutes les nuances des couleurs de l’anime. Elles sont parfois presque monochromes, c’est notamment le cas de celles représentant la tour de Néo Tokyo où le rouge est prédominant.

Pour Ghost in the Shell, on peut admirer les dessins conceptuels et très détaillés de l’usine dont certains comportent des annotations sur le fonctionnement des éléments mécaniques ou la hauteur des plafonds. 

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