BD, bande dessinée. En attendant Angoulême 2020
Le 47e festival international de la bande dessinée ouvre ses portes jeudi 30 janvier à Angoulême. Quatre jours de rencontres jusqu'au 2 février avec les créateurs du 9e art. Dédicaces, conférences, spectacles et quelques rétrospectives à ne pas manquer.
Angoulême n’oublie jamais d’honorer celles et ceux qui ont marqué l’histoire. Cette année Pierre Christin, Nicole Claveloux et Yoshiharu Tsuge sont à l'honneur au 47e festival du 30 janvier au 2 février.
Déjà dans les années 1970
Christin, 81 ans, a réussi dès les années 1970 à moderniser la science-fiction avec les aventures de Valerian et Laureline, dessinées par Jean-Claude Mézières, et à témoigner de son temps avec les légendes d’aujourd’hui - La Croisière des oubliés, La Ville qui n’existait pas, Les Phalanges de l’Ordre noir - mises en scène par Enki Bilal.
Journaliste globe-trotteur, Christin a également travaillé, entre autres, avec Annie Goetzinger et André Juillard. C’est avec ce dernier qu’il signe son nouvel album Léna dans le brasier, dont la forme du huis clos géopolitique fait écho au chef d’œuvre Partie de chasse, qui annonçait, en 1983, la chute du rideau de fer. Christin a droit à une grande exposition rétrospective.
Comme Nicole Claveloux, moins connue des lecteurs de bandes dessinées, sauf de ceux qui lisaient le magazine Métal Hurlant ou des enfants abonnés à Okapi. Il faut dire que Nicole Claveloux s’est plutôt fait connaître par ses illustrations pour la jeunesse.
L'homme sans talent en avait beaucoup
Chez les grands anciens, Angoulême salue encore le japonais Yoshiharu Tsuge, 82 ans, peu publié, jusqu’à aujourd’hui, en dehors de son pays.
Tsuge a effondré tous les codes de la bande dessinée académique dix ans avant les Américains. Il joue avec tous les genres, il aborde le dessin dans tous les sens, il parle de lui en se dépréciant. Il se met en scène dans une bande dessinée qui revient sur sa tentative de suicide en expliquant comment son quotidien de dessinateur a fini par détruire son couple. C’est une figure fascinante.
Le directeur artistique du festival, Stéphane Beaujean
Pour prolonger l’exposition Yoshiharu Tsuge, être sans exister, on pourra lire son chef d’œuvre L’Homme sans talent réédité par les éditions Atrabile et les premiers volumes de l’anthologie que lui consacrent les éditions Cornélius : La vis et Les fleurs rouges, Le Marais.
Les zombies, c'est de la politique
La star attendue cette année à Angoulême est incontestablement Robert Kirkman, le scénariste de Walking Dead, la série zombie qui a conquis la planète.
Politiquement, Kirkman est à la bonne place au bon moment par rapport à la société américaine. Il dit : 'L’ennemi sera toujours là. La question est : Comment vit-on avec lui ? Le vrai problème, c’est nous. On ne sait pas vivre en communauté. On se détruit nous-mêmes'. Kirkman est au bon point de rencontre du divertissement et de la manière de parler de son époque de façon progressiste.
Stéphane Beaujean
Le bon point de rencontre, à partir de jeudi, c’est Angoulême pour la 47e édition du festival international de la bande dessinée.
Au début des années 60, Yoshiharu Tsuge développe un genre nouveau, le watakushi manga. Dans ces bandes dessinées, l'autobiographie et la fiction s’entremêlent délicatement pour faire surgir dans le récit une forme d’authenticité́ inédite. Après Les fleurs rouges, qui s’intéressait aux années charnières de la carrière de Tsuge, La Vis (Neji Shiki) marque un tournant dans l’évolution du style de Tsuge, qui, pour la première fois, retranscrit l’un de ses rêves. Le Marais diffère des précédents ouvrages. Il regroupe 11 histoires parues en 1965 et 1966.
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