BD, bande dessinée. Il était une fois en Provence
En adaptant "Le chant du monde" de Jean Giono, Jacques Ferrandez dessine un western sous le ciel de Provence.
Jean Giono, le chantre de la Provence, a publié Le chant du monde en 1934. C’est un récit épique, où les longues descriptions sont nourries de lumière, de givre, de pluie et de chaleur. Jacques Ferrandez l’a adapté en bande dessinée pour le plaisir de renouer avec des émotions de lectures adolescentes.
Un concentré de Provence
Le premier enjeu de cette adaptation était sans doute de traduire en dessins ce concentré de paysages : le pays du bas, non loin de la Méditerranée, le pays du haut, pays de montagnes, de neige et de glaciers, le fleuve puissant que les hommes vont parcourir au fil des saisons - automne, hiver et printemps - soit une Provence superlative, presque mythique.
C’est une nature assez austère, brutale, âpre. La relation de l’homme à la nature n’est pas purement poétique, c’est souvent un combat. Il faut se confronter aux éléments, aux paysages et à la dureté des hommes façonnée par la dureté de cette nature.
Jacques Ferrandez
D’autant plus que Giono y inscrit un drame où se déchaînent les passions humaines, l’amour et la mort.
Giono était admirateur du cinéma américain, notamment des westerns. Dans cette histoire, on trouve le patron du ranch qui possède toute la région, avec ses bœufs et ses bouviers - de vrais cow-boys - il y a des poursuites, une chasse à l’homme. Il situe tout ça en Provence, mais ne voulait surtout pas être considéré comme un écrivain régionaliste. Quand il fait 'Le chant du monde', il pense à la guerre de Troie.
Jacques Ferrandez
Poème homérique ou western provençal, Le chant du monde adapté en bande dessinée par Jacques Ferrandez, est édité chez Gallimard Bande dessinée.
Deux rendez-vous parisiens dans les prochains jours
Aux Halles, le Forum des Images présente Bédérama. L’invité d’honneur en est Mathieu Sapin, dessinateur de Gérard, 5 ans dans les pattes de Depardieu, mais aussi réalisateur du film Le Poulain. Joann Sfar, Christophe Blain, Fabcaro, David Prudhomme ou Terreur graphique sont à l’affiche de ce festival CinéBédé.
Du côté du canal Saint-Martin et de la médiathèque Françoise Sagan, "Formula Bula" propose une programmation pointue. Le dessinateur Blutch va dialoguer avec le cinéaste Michel Hazanavicius. On y verra les œuvres de Camille Lavaud, Cizo et Felder, et celle de l’américain Mark Newgarden.
Bédérama et Formula Bula à Paris, le week-end prochain.
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