BD, bande dessinée. Les belles histoires de l'oncle Lewis
Il se dit avant tout scénariste, mais n'arrête pas de dessiner. Lewis Trondheim, l'auteur aux 180 BD, continue à produire tous azimuts. Il se confie dans un livre d'entretiens qui accompagne l'exposition que lui consacre la Cité de la bande dessinée d'Angoulême.
Il a été l’une des figures marquantes du 47e festival d’Angoulême. Il s’est autorisé un faux selfie - mais une vraie photo burlesque - avec le président de la République, et son exposition Lewis Trondheim fait des histoires a montré toute l’étendue de son travail.
Trondheim, une bibliothèque à lui tout seul
Cette exposition retrace tout le parcours de Trondheim, des aventures de Lapinot, son personnage fétiche, à la colossale construction de Donjon, initiée avec son copain Joann Sfar. La série compte aujourd’hui plus d’une quarantaine d’albums pour lesquels les deux compères ont sollicité une vingtaine de dessinateurs. Lewis Trondheim est aussi l’un des membres fondateurs de L’Association, la petite maison d’édition née en 1990, qui a incarné ce qu’on a appelé la nouvelle bande dessinée française. Un chiffre encore : il a signé à ce jour plus de 180 livres.
J’essaie d’éviter la routine. J’ai souvent dit qu’autour de 60 ans, je m’arrêterai, car les auteurs de bande dessinée finissent plutôt alcooliques et dépressifs, parce que c’est un métier de répétition. Pour y échapper, toutes les solutions sont bonnes : voyager, collaborer avec de nouvelles personnes, s’arrêter de temps en temps, faire d’autres métiers - j’enseigne et je suis directeur de collections. En fait, je veux surtout vivre. Vivre avec les gens que j’aime.
Lewis Trondheim
Trondheim présente trois nouveautés en ce début d’année.
Un Lapinot : Prosélytisme et morts-vivants, fable bondissante sur la religion de l’athéisme - oui, oui - à L’Association,
Deux épisodes de Donjon : L’armée du crâne, dessinée par Gregory Panaccione, et Hors des remparts dessiné par Boulet, chez Delcourt.
Pour presque tout savoir sur le parcours et l’œuvre du facétieux bougon de la BD, il faut lire Entretiens avec Lewis Trondheim de Thierry Groensteen à l’Association.
L’exposition Lewis Trondheim fait des histoires restera ouverte jusqu’au mois de mai à la Cité de la bande dessinée d’Angoulême.
Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Lætitia de Germon de la rédaction de franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Lætitia vous livre sa sélection et ses coups de cœur.
Cette année, le Festival de la bande dessinée d'Angoulême consacre une exposition à Gunnm, le manga de Yukito Kishiro. Gunnm est un monument du cyberpunk japonais. Il fait partie des premiers manga publiés en France (1995) où il s'est vendu à près de trois millions d'exemplaires. Il a été adapté au cinéma sous le titre Alita : Battle Angel par Robert Rodriguez en 2019.
Après avoir retrouvé les restes de celle qui va devenir Gally dans une décharge, un cybernéticien décide de la ramener à la vie. Tous les personnages de cette saga sont un assemblage d'organes et de pièces mécaniques, réussissant la fusion parfaite entre l'homme et le robot. Dans cette œuvre de science-fiction, on découvre Gally, une cyborg adolescente ultra puissante en quête d’identité.
L'œuvre aborde de nombreux thèmes notamment ceux de la reconstruction post-traumatique et de la perte d'un être cher. Ces deux sujets témoignent du mal de vivre de l'auteur, comme il l'explique lui-même. Yukito Kishiro, présent à Angoulême, avoue aussi qu'il y a un peu de lui dans son personnage.
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