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BD bande dessinée. Mattéo, toujours dans son siècle

Avec le quatrième chapitre de sa saga "Mattéo", Jean-Pierre Gibrat nous emporte en Catalogne, pendant la guerre civile espagnole.

Radio France
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ET MAINTENANT, BARCELONE 1936 (JEAN-PIERRE GIBRAT / FUTUROPOLIS)

Barcelone, histoire et actualité

Jean-Pierre Gibrat a le sens de l’à-propos. "Barcelone, c’était un peu l’Espagne, c’était surtout la Catalogne". Ainsi formulée il y a déjà plusieurs mois, la phrase est écrite aujourd’hui sur la couverture du quatrième épisode de Mattéo. Pour coller à l’actualité, on ne fait pas mieux.

Il y a des actualités qui couvent en permanence, comme les régions sismiques ou les volcans. C'était prévisible. La culture catalane a été bâillonnée de 1939 à 1975.

Jean-Pierre Gibrat

Donc, retour sur un passé qui a du mal à passer. "Barcelone, c’était un peu la guerre, c’était surtout la révolution". Nous sommes en 1936, en plein été. Après l’horreur des tranchées, après la révolution bolchevique , après la France des premiers congés payés, Mattéo, le beau ténébreux, promène son "pessimisme sifflotant", comme le dit encore Jean-Pierre Gibrat, dans l’Espagne de la guerre civile. Drapeaux rouges au vent, le dessinateur a choisi son camp. Même si ses militants devenus soldats pour la cause ont parfois l’air de branquignols.

Dans Mattéo, il fait chaud. Pas seulement à cause du soleil qui éclabousse de lumière les pages de cette bande dessinée. Les discussions politiques vont bon train. On boit, on chante, on fraternise avant de monter, mal armés, à l’assaut d’un village. Dans l’ombre bleue des nuits catalanes, sur la terre ocre de ce décor de western, Jean-Pierre Gibrat nous fait languir. Il faudra attendre le prochain volume, la cinquième époque de la saga pour connaitre la fin de l’histoire.

Mattéo, aux éditions Futuropolis.

INFO MANGA (FRANCEINFO)

Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Laetitia de Germon. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Laetitia vous livre sa sélection et ses coups de cœur.

La fillette au drapeau blanc, de Saya Miyauchi, chez Akata

LA FILLETTE AU DRAPEAU BLANC (© SAYA MIYAUCHI, TOMIKO HIGA / KODANSHA LTD. / AKATA)

Loin du monde des shojo auquel elle est habituée, Saya Miyauchi s'est attaquée à l'adaptation du roman autobiographique, La fillette au drapeau blanc. On y découvre l'histoire de Tomiko Higa, survivante de la Seconde Guerre mondiale et très célèbre dans au Japon.

Tomiko Higa a été immortalisée par une très célèbre photographie de guerre, prise par John Hendrickson, alors militaire à l'époque. Ce n'est qu'en octobre 1987, après que la série de photos fut maintes fois présentée, que Tomiko Higa sortit de son anonymat. En juillet 1988, à New York, elle rencontrait à nouveau celui qui l'avait, à l'époque, immortalisée.

Ce récit se déroule en 1945, à Okinawa et fait immédiatement penser au Tombeau des lucioles (Studio Ghibli). On y suit l'errance de cette petite fille à travers des paysages dévastés par la guerre, où les cadavres sont nombreux et les vivres rares. Du haut de ses 7 ans, Tomiko va apprendre à survire et faire des rencontres qui lui sauveront la vie. Une histoire dure, triste, poignante et pourtant porteuse d’espoir.

Aux dessins très réalistes de la mangaka s'ajoutent des photos d'époque qui donnent encore plus de poids au récit. D'abord roman autobiographique, La fillette au drapeau blanc a par la suite été adapté en téléfilm, puis en manga.

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