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BD, bande dessinée. Pour regarder la Méduse

Après avoir lu "Les Naufragés de la Méduse" de Jean-Sébastien Bordas et Jean-Christophe Deveney, vous aurez hâte de visiter ou de retourner au Louvre où la toile de Géricault, "Le Radeau de la Méduse", trône en majesté.      

Article rédigé par franceinfo, Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
GERICAULT, PEINTRE POLITIQUE (JEAN-SEBASTIEN BORDAS, CASTERMAN)

En 1816, le naufrage d’une frégate qui convoie des troupes françaises et des civils vers la colonie du Sénégal va marquer les esprits. Le peintre Géricault en fera une toile monumentale dont la puissance d'évocation a traversé les siècles. 

Un symbole et une critique de la Restauration

Alors que le navire s’échoue sur des hauts fonds, au large de la Mauritanie, le commandant, notoirement incompétent, abandonne à un sort funeste la plus grande partie des hommes qui s’étaient entassés sur une embarcation de fortune fabriquée à la hâte. Aux yeux des nostalgiques de l’Empire, et de ceux qui croient encore à l’esprit des Lumières, les quelque 160 morts de cette catastrophe vont symboliser les dérives de la Restauration, le retour à la monarchie, quand les titres de noblesse valent à nouveau plus que les compétences acquises.

L’histoire a traversé les siècles grâce au peintre Théodore Géricault et à sa toile monumentale de 5 m de haut sur 7 de large, Le Radeau de la Méduse. La bande dessinée, Les Naufragés de la Méduse, racontent ces deux histoires : celle de l’horreur vécue en mer - la peur, la faim et la folie qui conduisent les hommes à s’entretuer - et celle du peintre qui pendant un an et demi travaille, fiévreux, à la conception de sa toile. 

Ils vont s’entre-tuer, il y aura des actes de cannibalisme, mais on ne voulait pas faire "Walking Dead" sur un radeau. Géricault nous a sauvés. Intégrer à notre histoire sa démarche et ses recherches nous a permis, sans trahir, de nous tenir à distance du drame.

Le coscénariste Jean-Christophe Deveney

Le Radeau de la Méduse sera donc autant un geste politique qu’une audace artistique. La toile exposée au salon de 1819 est aimablement saluée par Louis XVIII, mais personne n’est dupe. Picturalement en avance sur son temps, elle ne séduit pas. Du moins, pas immédiatement, puisqu’elle est aujourd’hui considérée comme un chef-d’œuvre que tout élève découvre pendant sa scolarité.

Les Naufragés de la Méduse de Jean-Sébastien Bordas et Jean-Christophe Deveney, aux éditions Casterman, à lire en attendant la réouverture des grands musées. 

Zaï zaï zaï zaï chez vous

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