BD, bande dessinée. Pratt, toujours

Où l’on reparle de Corto Maltese, des Scorpions du désert et de bien d’autres histoires où comptent les femmes…

De beaux personnages tout autour du monde

Hier, on disait : ce sont des femmes de caractère. Aujourd’hui on les qualifie de femmes puissantes. Elles, ce sont toutes celles que l’on croise dans les pages d’Hugo Pratt, le créateur de Corto Maltese.

Dans les récits du maître italien, les femmes ont une forte personnalité. Bouche dorée et Esmeralda portent la tradition du vaudou des Caraïbes ; Banshee O’Danann, l’Irlandaise et Shangai Li, la Chinoise prônent la révolution ; il y a des espionnes comme Lady Rowena et Venexiana Stevenson ; des mères et de toutes jeunes filles, comme la maman de Cush, le guerrier Beni Amer, et Ann Livingstone ; sans oublier les magiciennes, au premier rang desquelles Morgane qui apparaît dans Songe d’un matin d’hiver.

L’historien Michel Pierre, par ailleurs spécialiste de l’œuvre d’Hugo Pratt, leur consacre un beau livre. Dans Aventureuses, il en a réuni une quarantaine.

Ce sont toujours de très beaux personnages féminins. Ce qui les rapprochent, c’est l’autonomie, la liberté et le courage, quels que soient le continent et le lieu où vivent ces femmes.

Michel Pierre

Pour brosser leurs portraits, qu’accompagnent les magnifiques images du maestro du 9e art, Michel Pierre multiplient les exercices littéraires. Ici un échange épistolaire, là un article de presse, ailleurs encore un journal intime ou un rapport militaire.

Aventureuses, Hugo Pratt et Michel Pierre aux éditions Casterman.

Les hommes aussi

Le même éditeur réédite dans un même volume trois des meilleures nouvelles dessinées d’Hugo Pratt où n’apparaît pas le gentilhomme de fortune. Jesuit Joe, La Macumba du Gringo et À l’Ouest de l’Eden nos emmènent dans le grand nord canadien, dans le Sertao brésilien et en Somalie.

Enfin, les éditions du Tripode rééditent J’avais un rendez-vous, livre richement illustré dans lequel Hugo Pratt raconte son ultime périple dans le pacifique, en 1992, trois ans avant sa mort. A la découverte des îles dont le seul nom fait rêver, il mêle ses souvenirs d’enfance et des réflexions nourris par son immense culture anthropologique.