Florilèges en couleurs
Le réalisme surréel
Miles Hyman est américain. Installé en France, il vit avec bonheur sa double culture graphique. Là-bas, on dit qu’il a un style européen. Ici, que son dessin est "made in USA". Il est partout exotique. Ça ne l’empêche pas depuis une vingtaine d’années de poser son empreinte sur la presse -quotidienne et magazine-, la publicité, les livres pour enfants et, de plus en plus, la bande dessinée. Sans savoir que c’est lui, nous connaissons presque forcément ses images. Ses thèmes de prédilection : la ville, le jeu des lignes des buildings, les ombres dans les jardins publics, les campagnes vallonnées et, plus récemment, les courbes des nus féminins.
Miles Hyman pousse son dessin réaliste vers le fantastique. Il ne veut pas démontrer. Plutôt ouvrir des portes, offrir des possibilités à l'imaginaire des lecteurs. Qui apprécieront aussi une réelle sensualité un peu inquiète dont témoigne le recueil Drawings , copieux florilège aux éditions Glénat que Miles Hyman dédicacera au salon "Radio France fête Le Livre" fin novembre.
Des visages pop
Charles Berberian connaît la musique. Guitariste amateur, chanteur pour les amis, il a grandi entre mélopées arabes et rock anglo-saxon. Berberian a découvert la chanson française avec Higelin et Nino Ferrer. Puis avec Gainsbourg, Bashung et Daho. Charles Berberian compagnonne aujourd’hui avec JP Nataf, Albin de la Simone ou Jeanne Cherhal.
Pas étonnant de le voir croquer toute la scène pop française dans l’épaisse compilation des articles écrits par l’un des spécialistes du genre, le journaliste Christophe Comte. Berberian dessine ici comme on fait ses gammes, avec sérieux et fluidité. Ce n’est pas qu’une métaphore filée. Berberian revendique cette proximité de vocabulaire et de pratique entre musique et dessin.
La Française pop , Christophe Comte et Charles Berberian chez Helium.Bonne nouvelle, Comte et Berberian seront également présents au salon "Radio France Fête Le Livre fin novembre".
Les voleurs du métro
Depuis 2009, une confrérie de croqueurs voyage, carnet à la main, de lignes en lignes dans le métro parisien. Le travail de ses voyeurs-voleurs de traits nourrit l’un des sites graphiques les plus poétiques du net. Aujourd’hui, c’est un livre débordant d’humanité. Les regards intérieurs, les épaules fatiguées, les postures gênées ou trop décontractées, les sourires figés, les visages le plus souvent fermés... Beaucoup de solitude, 75 dessinateurs, des portraits par dizaines,
De lignes en lignes , l’art discret du croquis de métro , dirigé par Nicolas Barberon et Anaïg Plassard aux éditions Eyrolles.
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