Saint-Elme, le beau bizarre
Une paisible cité alpine, des personnages inquiétants, une disparition, une pluie de grenouilles, une enquête risquée : bienvenue à Saint-Elme.
Frederik Peeters le cartésien et Serge Lehman le fantastique
Quand le premier volume de Saint-Elme est paru – Saint-Elme du nom de la petite ville des Alpes où se situe l’action (inutile de chercher, cette ville n’existe pas) –, le lecteur est resté pantois, intrigué. Sur fond de combines immobilières et industrielles, ce polar se déroule dans un climat étrange, proche de celui du feuilleton Twin Peaks, de David Lynch. Par exemple : des grenouilles n’arrêtent pas de tomber du ciel, et tout le monde trouve ça normal.
Les auteurs – le Français Serge Lehman, figure de la SF et du récit bizarre, au scénario, et le Suisse Frederik Peeters, au dessin – nous promènent et nous égarent. Où va-t-on ? On n’en sait rien à la fin du tome 1, ni du tome 2, toujours pas du 3, pas plus que du 4. Aujourd’hui que le mot fin semble avoir été écrit, tout n’est pas résolu, mais force est de constater que les deux compères ont bouclé cette histoire violente, fascinante et glacée.
"Le terrain commun entre nous, c’est le mystère. Le vertige du mystère chez l’esprit cartésien qui est le mien se rapproche du goût du fantastique chez le poète noir qu’est Serge Lehman."
Le dessinateur Frederik Peetersà franceinfo
L’essentiel passe par les images
Les images dérangeantes, les couleurs saturées et la mise en scène : Frederik Peeters cadre le plus souvent en plan serré, s’attarde sur les détails – un reflet sur une ampoule, un bout de moquette –, zoome sur les mains, les pieds, les yeux. Les personnages sont pour la plupart assez malsains. Et les tueurs ne manquent pas.
Saint-Elme, en 5 volumes, aux éditions Delcourt
Tintin à Nice
Une double exposition, si vous êtes ou si vous passez sur la Côte d’Azur : le musée des arts asiatiques de Nice et la galerie Lympia proposent Tintin et Tchang et Hergé et l’art. Sur l’amitié entre le maître belge et son ami chinois devenu le protagoniste du Lotus Bleu et de Tintin au Tibet. C’est gratuit, jusqu’au 30 juin.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.