Une BD de caractère
C'est un trait de caractère chez François Ayroles que d'aimer les lettres, d'en choisir le corps, d'en caresser du regard la police, pleins et déliés, majuscules ou minuscules. Et d'en faire toute une histoire.
Dessinateur à la plume taillée en forme de pince sans rire, François Ayroles se plaît à jouer avec les images, les mots et les codes de la BD. En témoigne sa participation régulière aux travaux de l'Oubapo, l'ouvroir de bande dessinée potentielle, qui réunit une troupe de maniaques ludiques dans l'esprit de ce que faisaient les écrivains François Le Lionnais et Raymond Queneau. Pour faire simple, il s'agit de se donner des contraintes. Imaginez tel personnage qui n'aurait droit qu'à la voyelle o. "Honorons nos morts", dit-il. A quoi répond monsieur U : "tu fus un gus pur". Idem dans les cases, les planches, la palette de couleurs.
C'est ainsi que l'on peut relire dix fois Une affaire de caractères , sans être sûr d'en avoir épuisé les trouvailles graphiques et lexicales, identifié les références et reconnu les signes. Pourtant Une affaire de caractères est aussi une enquête, menée par un inspecteur. De police. Venu résoudre cette énigme : Qui est donc le tueur en série de Bibelosse, la cité des écrivains, des imprimeurs et des typographes ?
Une affaire de caractères , aux éditions Delcourt.
Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Laetitia de Germon de la rédaction de franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Laetitia vous livre sa sélection et ses coups de cœur.
Bullet Armors, de Moritya, chez Kana
Ion, un jeune passionné de mécanique et très curieux, vit avec sa sœur dans un monde où les Tremors, des machines dotées d'une volonté propre, cohabitent avec les humains. Deux groupes se distinguent : les Bakers, anti-Tremors, et les Breeders capables de les soumettre à leur volonté. Ion, qui rêve de devenir un Breeders va voir son rêve se réaliser le jour où il tombe sur un étrange objet. Mais cette découverte n'est pas sans conséquences.
Au menu de cette série en six tomes, action, combat, voyage, quête, humour. Ce manga au ton léger, s'adresse avant tout aux plus jeunes, le découpage des cases est dynamique et le dessin alterne entre simplicité et détails. En sortant, les deux premiers tomes, Kana nous permet de rentrer au plus vite dans la série.
La bande-annonce de Bullet Armors
Seven Deadly Sins, de Nakaba Suzuki, chez Pika
Il y a dix ans, un groupe de mercenaires appelé les Seven Deadly Sins s'est rebellé contre les Chevaliers Sacrés, la garde du royaume. Depuis, ils ont disparu et personne ne sait ce qu'ils sont devenus. Un beau jour, une jeune fille s'écroule chez Meliodas, le tavernier enjoué dont l'animal de compagnie est un cochon loquace. Cette jeune fille n'est autre que la princesse Elizabeth et désire ardemment retrouver les Seven Deadly Sins afin de lutter contre les Chevaliers Sacrés. Très vite, elle va découvrir que Meliodas est en fait un guerrier à la puissance exceptionnelle.
Dans ce manga les codes du shônen sont utilisés différemment et intelligemment : le jeune héros, qui habituellement doit faire ses preuves est déjà reconnu avant le début de l'histoire. On est très vite entraîné dans cette aventure de chevaliers où les surprises ne manquent pas. Le rythme soutenu sert une intrigue qui progresse rapidement.
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