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Aéronautique : le cancer d'une hôtesse de l'air coréenne vient d'être reconnu comme un "accident du travail" et pourrait faire jurisprudence

En Corée du Sud, une agence gouvernementale vient de reconnaître, pour la première fois, que le cancer qui avait tué une hôtesse de l’air en 2021 pouvait être reconnu comme un véritable accident du travail.
Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Une étude a constaté que la fréquence de certains cancers était plus forte chez le personnel navigant que dans le reste de la population. (photo d'illustration) (DING TING / XINHUA)

Une agence gouvernementale en Corée du Sud assure que le cancer mortel d'une hôtesse de l'air a été directement provoqué par les radiations cosmiques qu’elle a subies au fil de sa carrière. La compagnie aérienne s’était battue contre cette décision craignant que cela fasse jurisprudence et la décision de l’Agence coréenne de la compensation et de la santé des travailleurs était très attendue. En Corée du Sud, mais aussi dans d’autres pays où le personnel navigant s’inquiète beaucoup pour sa santé.

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Cette hôtesse de l’air était nommée Song, a travaillé sur la compagnie aérienne Korean Air de 1995 à 2021. Elle effectuait énormément de longs vols internationaux, entre la Corée et l’Europe, ou entre la Corée et les villes du continent américain. Elle est tombée malade en 2021. Les médecins ont rapidement diagnostiqué un cancer de l’estomac, à un stade très avancé, et elle est décédée quelques mois plus tard, à l’âge de 53 ans. Depuis, ses proches se battaient pour tenter de faire reconnaître sa mort comme un véritable accident du travail.

Une longue bataille pour tout le corps de métier

L’agence gouvernementale coréenne a donc donné raison aux plaignants. Elle explique que l’on peut faire un lien direct entre le temps de travail dans l’avion à haute altitude et les doses radioactives qui auraient contaminé l’hôtesse de l’air. Elle a passé, en moyenne, chaque année, plus de 1 000 heures en vol, tout au long de sa carrière, dont la moitié dans des longs courriers. Lors de ces longs courriers, elle a très régulièrement emprunté les routes au-dessus du Pôle Nord, qui sont réputées plus dangereuses en termes d’exposition aux rayons cosmiques et donc à la radioactivité. Les scientifiques expliquent que les rayons cosmiques frappent plus fort au niveau des pôles, et particulièrement lorsque vous êtes en altitude. Dans un avion, ces rayons ne sont pas atténués par le champ magnétique terrestre qui protège plus au moins le reste de la planète. Donc pour l’agence coréenne, le cancer de Song a été très probablement provoqué par la fréquence de ces vols.

La compagnie aérienne n'est pas d’accord avec ce diagnostic. Pour elle, ce cancer ne peut pas être lié à l’activité professionnelle de son employée. Elle a assuré qu’elle n’exposait jamais son personnel navigant à des doses de radioactivité supérieures aux normes légales. Elle pense donc que le cancer est lié à d’autres facteurs indépendants de son travail.

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Cette explication n’a pas été retenue et la décision de l’agence sud-coréenne est vue comme une victoire par les hôtesses de l’air et les stewards. Certains se battent depuis des années pour faire reconnaître la dangerosité de leur travail. En 2018, une étude, publiée dans la revue scientifique Environnemental Health, avait constaté que la fréquence de certains cancers était effectivement plus forte chez le personnel navigant que dans le reste de la population. C’était le cas notamment pour les cancers du sein, de l'utérus, les cancers gastro-intestinaux ou bien encore le cancer de la thyroïde.

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