Au Japon, le gouvernement veut introduire la semaine de quatre jours pour recruter plus de fonctionnaires
Le Japon perd près d’un million d’habitants par an et il est de plus en plus difficile de recruter de nouveaux travailleurs pour compenser les départs à la retraite. C’est particulièrement vrai dans la fonction publique. Cette année, seuls 14 000 personnes se sont inscrites au concours de la fonction publique, soit 30% de moins qu’il y a dix ans. C’est très insuffisant par rapport aux besoins des différents ministères. Au point que le gouvernement réfléchit maintenant à mettre en place la semaine de quatre jours pour les nouveaux fonctionnaires.
"Temps flexible"
Le gouvernement est très inquiet et il se dit que la semaine de quatre jours pourrait peut-être permettre de faire la différence avec des emplois dans le privé, souvent mieux rémunérés. Comme en France, les fonctionnaires japonais travaillent normalement cinq jours. Il existe déjà un système de "temps flexible" : mais il n’est proposé qu’aux jeunes parents ou aux fonctionnaires qui doivent s’occuper de leurs parents âgés.
Selon ce système flexible, ces fonctionnaires peuvent ne travailler que quatre jours par semaine s’ils arrivent à remplir l’ensemble de leurs tâches sur ce délais plus court. En gros, ils doivent travailler au moins 38 heures sur quatre jours. C’est le volume horaire légal demandé dans la fonction publique. Mais pour l’instant ce système n’est presque pas utilisé. Seuls 8% des employés des ministères ont choisi cette formule du temps flexible. L’idée du gouvernement est de la proposer à tout le monde, quelle que soit la situation familiale du salarié.
Des professeurs de collèges aux 56 heures
Dans les faits, il est peu probable que le Japon recourt à un passage massif à la semaine de quatre jours. Les fonctionnaires ont déjà beaucoup de mal à éviter le surmenage. Les employés des ministères travaillent déjà extrêmement tard tous les jours. Chaque année, il y a plus de 4 000 démissions dans les ministères. Et à chaque fois, c’est la charge de travail délirante qui est évoquée pour justifier le départ.
C’est encore pire dans l’éducation nationale. La journée des professeurs ne s’arrêtent pas à la fin des cours. Tous les enseignants doivent encadrer les activités périscolaires en fin de journée et souvent le week-end. En moyenne, selon les dernières études, un professeur japonais au collège travaille toujours 56 heures par semaine.
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