: Témoignages "On attaque le travail avec une grosse motivation" : le succès de la semaine de quatre jours dans cette entreprise à Marseille
De plus en plus d'entreprises font le choix de la semaine de 35 heures, désormais réparties sur quatre jours. Expérimenté avec succès au Royaume-Uni, mais aussi en Espagne, le gouvernement teste actuellement le dispositif avec les agents de l'Urssaf en Picardie. Dans le sud de la France, les 250 salariés des Mutuelles du Soleil s'y sont mis depuis le 1er janvier.
>> Pourquoi la semaine de quatre jours gagne du terrain en Europe ?
"On revient la tête reposée, on attaque le travail avec une grosse motivation par rapport à la semaine de cinq jours", se réjouit Sofiane Berkani, le responsable digital au siège de l'entreprise à Marseille. Et de glisser : "Je ne me vois pas revenir en arrière aujourd'hui".
"Aucun retard constaté" dans les projets de l'entreprise
Les salariés ont le choix de prendre leur lundi, mercredi ou vendredi. En échange, les journées travaillées sont plus longues, d'une heure et demie environ. On raccourcit les pauses-déjeuner, on commence plus tôt, ou l'on finit plus tard. Tout cela est possible grâce au télétravail qui supprime les temps de trajet. "Aujourd'hui, on a aucun retard constaté sur les projets, affirme Thierry Ruas, directeur de service. On a trouvé une organisation, avec toujours quelqu'un puisqu'on a une permanence sur ces trois jours tournants. Pour l'instant, pas de zone rouge !"
La semaine de quatre jours a été élaborée avec les syndicats, avant un referendum lors duquel 80% des salariés ont dit oui. "On avait des personnes qui n'étaient pas très chaudes au départ et qui trouvent ça très bien, constate Véronique Ruiz, délégués CFE-CGC. Psychologiquement, ça apporte beaucoup de choses parce qu'on peut prendre des rendez-vous sans courir le soir, faire nos courses sans aller dans des magasins bondés le samedi et ça permet de recharger nos batteries et d'arriver avec beaucoup moins de fatigue. On est plus opérationnels !"
"Avec la pandémie, beaucoup ont compris qu'il y avait une finitude à la vie, et veulent profiter de leur temps."
Claude Leblois, directeur général des Mutuelles du Soleilsur franceinfo
L'entreprise a même gagné en attractivité sur le marché du travail. "Il y avait très longtemps que notre cellule recrutement n'avait pas reçu de coups de téléphone, analyse Claude Leblois, le directeur général des Mutuelles du Soleil. Sur onze postes qu'on n'arrivait pas à trouver depuis deux ans, il y a eu huit personnes en deux mois et on vient d'en recruter deux nouvelles. C'est bien l'exemple que c'est quelque chose qui attire les gens. La société a changé, on n'est plus du tout dans les années 1980 avec les 'golden boys' et les 'working girls' qui veulent de l'argent et des paillettes, les gens veulent du temps de vie."
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