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Aux Etats-Unis, la réalité virtuelle au secours des vétérans souffrants

Parmi les multiples applications de la réalité virtuelle, au-delà des jeux vidéo ou du métaverse, il y a le secteur de la santé. Aux Etats-Unis, l’agence en charge des vétérans va lancer une thérapie à base de réalité virtuelle pour aider les anciens soldats souffrant de mal de dos chronique.
Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des vétérans américains à Arlington en Virginie, le 11 novembre 2022 (ANNA MONEYMAKER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Aux Etats-Unis, il y a une sorte de paradoxe envers les vétérans. À la fois un hommage, presque permanent, avec l’hymne national joué avant les rencontres sportives ou les grands événements et puis une convention sociale qui veut que vous disiez "Merci pour votre service" quand vous croisez un militaire. Et même s’ils sont célébrés, il y a aussi le sentiment que les vétérans sont parfois abandonnés par la société.

En Californie par exemple, un tiers des sans-abri seraient des vétérans. À l’échelle nationale, le taux de suicide des vétérans est deux fois supérieur au reste de la population. On estime par ailleurs qu’un vétéran sur dix souffre de problème d’addiction.  50% des neuf millions d’anciens soldats traités par la VHA, l’agence gouvernementale de santé dédiée aux vétérans, souffrent de douleurs chroniques. Mais le traitement à base d’anti-douleurs présente un risque.

Comment la réalité virtuelle peut-elle aider ? 

En plus de limiter le risque d’addiction aux opioïdes, un traitement alternatif comme la réalité virtuelle peut éviter les chirurgies. C’est forcément plus lourd, plus risqué pour les patients. Du côté du gouvernement, une étude de 2020 chiffre à 134 milliards de dollars le coût pour les opérations du dos et du cou, pour un résultat pas toujours efficace et souvent temporaire.

Là, le patient suit un programme étalé sur huit semaines avec des sessions de sept minutes. C’est un programme à domicile. L’agence de santé des vétérans envoie un casque de réalité virtuelle le temps du traitement. L’idée est de prendre en compte les aspects mentaux et émotionnels de la douleur, explique le site Fast Company. Cela veut dire relaxer le patient ou encore le distraire de la douleur. Il va par exemple jeter des boules de neige sur des ours (mieux vaut faire cela virtuellement que dans la vraie vie, avouons-le). Visiblement, ce type d’activité va occuper les connexions nerveuses qui normalement signaleraient la douleur.

 

D’où viennent ces casques ?  

D’une société installée à Los Angeles et appelée AppliedVR. Elle se spécialise dans les thérapies immersives. Le programme est lui baptisé RelieVRx, un jeu de mot entre relieve, soulager en français, et VR pour réalité virtuelle. La firme travaille avec l’agence des vétérans depuis deux ans, notamment pour le traitement du stress post-traumatique. Matthew Stoudt, le patron de AppliedVR, explique que le programme se trouve au croisement de la douleur physique et de la santé mentale. Il dit que les vétérans sont des héros et méritent donc les meilleurs traitements du monde, y compris la technologie de Applied VR. Un essai clinique de 2021 aurait montré une amélioration réelle de l’état de santé des patients, même six mois après le programme.

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