Changement climatique : l'Université de Chicago a inventé un textile ultra-fin pour réduire la chaleur
Cette invention semble être la bienvenue sur une planète de plus en plus chaude, sachant que la hausse des températures, liée à l'impact direct du soleil, est une chose, mais, en ville, celle des îlots de chaleur urbains en est une autre. La chaleur du soleil vient directement d'en haut, alors que celle émise par le bitume et par les immeubles arrive d'en bas ou par les côtés.
Il existe déjà des matériaux qui "repoussent" les rayons du soleil, sur les casquettes, par exemple, mais cela ne concerne que 3% des vêtements que l'on porte, expliquent les chercheurs de l'école Pritzker, à l'Université de Chicago. Quelque 97% des autres parties du corps ne sont pas protégées par la chaleur qui vient d'en bas et des côtés.
La difficulté principale de ce problème est que pour refléter la lumière visible du soleil et la lumière infrarouge des rayons thermiques du sol ou d'un immeuble, le textile doit avoir en même temps des propriétés optiques différentes, expliquent les chercheurs. Ils ont donc conçu le SSHF, le nom de ce textile ultra-fin, un centième de l'épaisseur d'un cheveu, composé tout de même de trois couches. L'une est en plastique, celle du milieu est faite de nanomatériaux reflétant la lumière infrarouge et la troisième est en coton.
Des résultats concrets et d'autres applications en perspective
Les chercheurs ont testé le SSHF en conditions réelles, en Arizona, l'un des États les plus chauds du pays. Le résultat est que la température avec le vêtement est inférieure de 8,9 degrés par rapport à la soie classique d'une chemise, mais aussi inférieure de 2,3 degrés par rapport à l'un de ces vêtements disponibles dans le commerce pour rester frais lors d'une séance de sport en extérieur.
Ce que suggère l'étude de l'Université de Chicago est que cette technologie pourrait être appliquée dans une version plus épaisse, dans le secteur de la construction, dans l'automobile, et même pour conserver certains produits alimentaires pendant leur transport plutôt que de se servir de camions réfrigérés.
Les chercheurs rappellent l'existence d'un cercle vicieux. Plus les températures grimpent et plus on a recours à l'air conditionné, ce qui contribue à son tour au changement climatique. Porter des vêtements qui limitent les effets de la chaleur et vivre dans un apparemment dont les matériaux limitent eux aussi ces effets, permet d'utiliser moins d'énergie.
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