États-Unis : en Arizona, un véhicule autonome de Google roule en sens inverse et brûle un feu rouge

Mi-juin, à Phoenix, dans le sud-ouest des États-Unis, la police a arrêté une voiture qui venait de commettre une infraction, mais il n’y avait personne dans le véhicule.
Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Un véhicule autonome Waymo sur Cesar Chavez Street à San Francisco, (photo d'illustration, le 17 novembre 2023.) (JASON HENRY / AFP)

Ces voitures sans chauffeur sont testées sur les routes de l’Arizona depuis plusieurs années. L’incident s’est produit le 19 juin vers 11 heures du matin, mais les images de la police ne sont sorties qu’au début du mois de juillet. Un véhicule Waymo, les voitures autonomes de Google, a roulé en sens inverse puis brûlé un feu rouge, d’où l’intervention de la police. On voit sur la caméra portée par l’agent qu’il se rapproche du véhicule, la fenêtre s’ouvre, mais il n’y a personne à l’intérieur. Commence alors cet échange un peu curieux. La voiture se connecte au centre d’appel de Waymo et un message vocal dit "bienvenue au service client. Cet appel peut être enregistré pour une question d’assurance". Le policier échange ensuite avec un opérateur, en lui expliquant la situation. "Ok, je vais regarder ça", lui répond l’opérateur. Au final, rien. L’agent n’a pas "pu écrire de PV à un ordinateur", a commenté la police de Phoenix. La vidéo relayée par un utilisateur de Twitter a été vue plus de 10 millions de fois sur son compte.


Le quotidien local Arizona Republic a contacté Waymo, qui n’a pas souhaité commenté, avant de changer d’avis, en comprenant apparemment que le journal allait de toute façon publier un article. Selon le constructeur, son véhicule a été confronté à des panneaux de circulation incohérents à cause de travaux sur la route et il est "brièvement", insiste Waymo, entré dans la mauvaise voie de circulation puis a brûlé un feu rouge pour libérer l’intersection avant de s’arrêter, comme il est programmé, quand la police a mis sa sirène et allumé ses gyrophares. Tout a duré moins d’une minute. Bref, Waymo minimise l’incident. La police dit plutôt que la voiture a "paniqué". Un problème qui n'est en tout cas pas le premier. Il y a quelques semaines, une de ses voitures autonomes de Google avait percuté un poteau en réalisant une manœuvre, Waymo avait examiné le logiciel de ses 600 véhicules testés dans la région. Cette fois, rien ne dit que le constructeur fera la même chose.

D'autres infractions enregistrées

Il y a deux ans à San Francisco, autre ville où roulent des voitures autonomes, une vidéo avait montré un policier arrêtant une voiture, découvrant qu’elle n’avait pas de chauffeur avant de la voir repartir d’elle-même sans le laisser terminer son intervention. Cela l’avait visiblement amusé. Comment réagir dans ces situations alors qu’on peut s’attendre à voir de plus en plus de véhicules autonomes dans les rues ? Waymo a préparé des instructions pour les forces de l’ordre et les premiers secours. Normalement, une fois arrêtée, la voiture ouvre ses portes et baisse ses fenêtres. Si elle ne contacte pas elle-même un opérateur, les policiers ont un numéro de téléphone à disposition. Ils peuvent aussi conduire eux-mêmes le véhicule si nécessaire. Reste que les autorités fédérales ont ouvert au mois de mai une enquête sur 31 incidents liés à Waymo, la moitié dans l’Arizona.

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