Santé : des chercheurs japonais misent sur l'étonnant odorat d'un ver pour détecter les cellules cancéreuses
Un laboratoire vient de mettre en vente un test qui mise, lui, sur le nez de minuscules vers qu’on trouve habituellement dans le sol ou le bois mort.
Les médecins continuent de chercher des techniques efficaces pour détecter le plus tôt possible des tumeurs cancereuses chez leurs patients. On sait qu’il y a notamment des expériences pour essayer d’utiliser l’odorat des chiens qui pourraient renifler éventuellement des cellules cancéreuses. Les scientifiques misent cette fois sur des petits vers de la famille des nématodes. Il y en a des milliers d’espèces un peu partout sur Terre, surtout dans le sol et dans les eaux douces.
Celui qui nous intéresse s’appelle le Caenorhabditis elegans. Il fait seulement un millimètre de long, est presque transparent avec un corps assez simple. Il n'a pas de système respiratoire, c'est essentiellement un tube digestif avec, d’un côté, un nez et une bouche et de l’autre, un anus. Dans les faits, ce vers recherche en permanence de la nourriture et il se sert de son puissant odorat pour repérer son repas. C’est ce qui a intéressé les chercheurs japonais du laboratoire Hirotsu Bio Science. Après des années de tests, ils ont découvert que ce ver était notamment attiré par certaines cellules cancéreuses. Ils expliquent qu’elles pourraient émettre une odeur ressemblant à certains de leurs aliments. Ils ont donc décidé d’utiliser cette spécificité pour produire un test de détection du cancer, notamment du cancer du pancréas.
Un vers qui pourrait aussi soigner
Pas besoin d'ingérer des vers pour que cela fonctionne, le test se fait à base d'urine. Il est possible d'acheter un kit auprès du laboratoire japonais, pour à peu près 500 euros. A l’intérieur, il y a une petite poche hermétique pour récolter quelques gouttes de votre urine. Vous envoyez le tout au laboratoire qui va ensuite la tester avec des vers microscopiques. Les experts voient ainsi si les vers semblent se diriger ou non sur des traces problématiques. Le laboratoire insiste bien, il s’agit de faire de la prévention. On signale au patient qu’il y a un risque de tumeur et qu’il devrait donc faire des tests complets à l’hôpital.
Une autre équipe de chercheurs estime que ces vers pourraient être utilisés pour des soins. Cette fois, nous sommes à l'université d'Osaka. Ces scientifiques se disent que l’on pourrait en quelque sorte enduire ces vers, ces nématodes, d’un traitement contre le cancer. Puisqu’ils semblent attirés par les cellules cancéreuses, ce serait un moyen efficace d’allait attaquer très précisément la tumeur sans utiliser les méthodes habituelles qui sont beaucoup plus invasives. Des essais sont en cours pour essayer d’équiper ces vers d’agents anti-cancer, mais si la piste est intéressante, il va falloir encore du temps avant que cette expérience ne débouche sur des applications réelles sur de vrais patients.
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