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Transition écologique : en Indonésie, l'ingénieux système de de location de batterie pour les chauffeurs de taxi qui roulent en scooter électrique

Pour réduire les bouchons et la pollution de l'air, les autorités ont décidé de développer les véhicules non thermiques. L'objectif est de changer les mentalités progressivement en commençant par les taxis deux-roues, très populaires dans le pays.

Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le système de location de batterie électrique Gogoro déjà mis en place à Taïpei (Taiwan), en juillet 2015. (CAI YANG / XINHUA)

Le sommet du G20, qui réunit les vingt plus grandes économies de la planète s'ouvre mardi 15 septembre à Bali en Indonésie. Les pays développés et les nations émergentes vont parler des grandes crises du moment comme la guerre en Ukraine mais aussi travailler sur un agenda de plus long terme comme le réchauffement climatique. Et les organisateurs indonésiens ont profité de ce rendez-vous pour faire tester un nouveau système de taxi par scooter électrique. Tout est organisé autour de la location de batteries.

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Le deux-roues plus populaire que la voiture

Pour l’Indonésie, ce passage à l’électrique est un enjeu clé. Les rues du centre de l’île de Bali sont en permanence congestionnées. Il y a énormément de bouchons et le problème c’est que ce sont essentiellement des véhicules à essence. Beaucoup de voitures, de pick-up mais aussi des dizaines de milliers de petites mobylettes. Ici, comme dans la plupart des pays d’Asie du Sud-est, la mobylette ou le scooter reste le principal véhicule familial. En Indonésie, 85% des familles ont une mobylette, seulement un tiers sont équipées d'une voiture. Les autorités qui veulent réduire leurs émissions de CO2 et améliorer la qualité de leur air, se disent donc que la révolution de l’électrique et de l’effacement progressif du moteur à combustion classique passera forcément par le deux-roues. Pas seulement par la berline électrique, comme on le voit plutôt dans les pays riches.

Le problème, c’est que ces deux roues électriques sont encore chers, plus chers que les mobylettes essence classique. D'où l'idée d'un système d’abonnement à la batterie électrique. L'objectif est de changer les mentalités progressivement en commençant par les taxis deux roues. C’est un classique ici à Bali. Vous hélez un motard, qui porte un gilet de couleur, dans la rue. Il vous donne un casque ou non et vous partez avec lui vers la plage ou les temples d’Ubud. Les habitants s’en servent beaucoup pour aller faire les courses ou au travail.

Un système qui séduit l'Asie du Sud-Est

Un nouveau service de scooter électrique a été lancé : Gogoro. C’est une société taïwanaise qui l’a conçu et qu’il l’exploite. Les pilotes louent leur scooter et ils payent un petit abonnement pour changer de batterie dès que la leur est vide. Il y a dans les rues, souvent dans devant des magasins ou des stations services partenaires, des sortes de gros placards. Vous sortez votre batterie, vous la placez dans un espace de recharge vide et vous en prenez une pleine : ça prend 30 secondes et vous repartez.

Le système Gogoro est déjà très populaire à Taïwan où la conversion au deux roues électriques est très rapide. Il y a des tests ailleurs en Asie du Sud-est, notamment à Singapour. Et même les Japonais, qui contrôlent le marché mondial de la moto essence - avec les géants Yamaha, Honda, Kawasaki et Suzuki - même eux s’y mettent. Ils vont bientôt lancer à Tokyo, pour les particuliers, un système similaire d’échange de batterie baptisé "Gachaco".

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