Uno, Skip-Bo, SOS Ouistiti... Mattel annonce adapter ses jeux aux daltoniens

Le géant américain du jeu, a annoncé mardi qu’il allait adapter d’ici la fin de l’année 80% de ses jeux, dont le très populaire Uno, aux personnes daltoniennes. La part montera à 90% en 2025.
Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un paquet de jeu Uno distribué par Mattel. (JAKUB PORZYCKI / NURPHOTO / AFP)

Mattel dit vouloir "créer des expériences de jeu plus inclusives". Évidemment, il y a une logique d’image et de coup de pub dans l'annonce, mardi 25, juin du géant Américain du jeu et du jouet de vouloir adapter ses jeux aux personnes daltoniennes. L’inclusivité est une valeur sur laquelle les entreprises communiquent avec gourmandise aujourd’hui. Avec le temps, Mattel a élargi les modèles de Barbie, par exemple. Une idée au-delà du marketing tout de même : inviter les enfants à s’ouvrir à l’autre plutôt que de l’exclure. "Nous sommes fiers que nos jeux continuent de rassembler, transcendant les langues et les cultures", s’enthousiasme un dirigeant de la marque californienne.

Les arrière-pensées économiques existent aussi, forcément. Les Daltoniens seraient plus de 300 millions à travers le monde, un homme sur 12, une femme sur 200 d’après un communiqué de Mattel. Autant de raisons donc d’adapter ses jeux. Uno et ses différentes versions, où la couleur joue un rôle essentiel, mais aussi les moins connus, Blokus, Skip-Bo, là aussi avec des cartes, des chiffres et des couleurs, ou encore SOS Ouistiti. Les jeux en ligne sont également concernés.

Une forme associée à une couleur

Pour Uno, l'adaptation est assez simple, plutôt que ne laisser qu’une couleur et un chiffre sur la carte, Mattel va ajouter une forme : étoile pour le jaune, triangle pour le vert, cercle pour le rouge et carré pour le bleu. Pour SOS Ouistiti ou KerPlunk, c'est un peu le même principe - des bâtons de couleur à faire glisser dans une structure -, ce sont des détails en trois dimensions qui permettront de distinguer les petits bâtons. La marque n’a pas implanté tout cela seule, elle a collaboré avec des spécialistes de la vision et écouté l’avis de personnes daltoniennes, certains travaillant au sein de l’entreprise.

Mais pour Mattel, ce n’est pas une première. En 2017, la marque de jouets avait déjà sorti une version du Uno, son jeu de cartes le plus populaire, pour les daltoniens en s’appuyant sur le travail de l’association ColorADD, qui développe depuis des années des logos et un langage visuel adapté aux daltoniens justement. Deux ans plus tard, Mattel a sorti une version du UNO pour les aveugles et les malvoyants, en incorporant du braille sur les cartes. C’est vrai que c’est un jeu simple, sans langage. On peut y jouer avec presque tout le monde, même sans parler la même langue. Mais à condition de voir les mêmes cartes. Après plus de 40 ans, UNO a été inventé en 1971 par un coiffeur de l’Ohio, le jeu s’ouvre donc à un nouveau public. Avec l’annonce des derniers jours qui concerne tous ses produits dans le secteur, Mattel change d’échelle.

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