C'est comment ailleurs ? La récolte des céréales en Russie
Alors que la France vole au secours des céréaliers victimes d’une mauvaise récolte, quelle est la situation en Russie, le premier exportateur mondial de céréales.
La Russie va engranger cette année sa plus grosse récolte de céréales depuis la fin du communisme. Le ministère de l'Agriculture russe table sur au moins 113 millions de tonnes en 2016.
Météo favorable
La récolte est bonne car l'hiver a été relativement tempéré, ce qui a favorisé les céréales, particulièrement le blé. Les rendements ont été très bons dans les fameuses "terres noires", qu'on appelle "tchernoziom", ces terres grasses et fertiles que l'on trouve surtout vers la Mer Noire.
Ces bons rendements ont concerné aussi bien le blé d'hiver qui pousse dans le sud-ouest de la Russie que le blé de printemps qui pousse en Sibérie occidentale.
Russie 1er exportateur mondial
2015 avait déjà été une très bonne année qui a permis à la Russie de devenir le premier exportateur mondial de blé, devant les Etats-Unis. Pour trouver une production plus forte, il faut remonter à l'époque soviétique quand il y avait eu un record à 127 millions de tonnes, en 1978. A l’époque, les surfaces cultivées étaient plus étendue.
Les années noires sont loin
Après la chute du communisme, le Russie a connu de mauvaises années en raison de la sécheresse et de la crise économique. En 1998, la production était carrément tombée à 55 millions de tonnes seulement.
Année record, mais prix trop bas
Cette super récolte 2016 permet à la Russie de conforter son statut de 1er exportateur mondial et cela fait rentrer des devises.
Cela dit, elle pose des problèmes. Pour commencer, cette masse de céréales aura du mal à être stockée car il n'y a pas assez de silos à grain. Et stocker dans de mauvais endroits altère la qualité des céréales.
Mais surtout, cette grosse production fait baisser les cours des céréales. Sur le marché intérieur russe, l’abondance de blé fait baisser les prix et quand les prix sont trop bas, le seuil de rentabilité des producteurs baisse, ce qui provoquer des faillites d'exploitations. C'est ce que craignent les autorités russes.
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