C'est comment ailleurs ? Les bagarres au parlement turc

Si Jean-Luc Mélenchon attaque verbalement Bernard Cazeneuve, en Turquie, ce sont des bagarres entre hommes politiques qui éclatent assez fréquemment au parlement. Ces rixes sont le reflet des divisions qui traversent la Turquie, que ce soit au sujet des pouvoirs du président turc Erogan ou à propos de la question kurde.

Janvier 2017

La dernière bagarre s’est déroulée au début de l’année en pleine session du Parlement. Les chaises ont volé, les coups de poings ont plu sur la tête des hommes politiques. Tout cela était diffusé à la télé turque et les téléspectateurs ont pu voir un député attraper un de ses confrères par le cou. Certains parlementaires filmaient carrément le spectacle avec leur téléphone portable.  

Les députés en sont arrivés à ces extrémités à cause du débat sur la réforme de la constitution qui prévoit de donner plus de pouvoirs au président Erdogan. Les députés de son parti (AKP) se sont affrontés à des députés de l'opposition.

Mai 2016

Il y a un an, des députés s'étaient battus, cette fois-ci, en commission, ces réunions où les parlementaires préparent les futurs débats en séance plénière. A cette occasion, en mai 2016, on a vu des députés ressortir de la commission avec une arcade sourcilière en sang ou la lèvre coupée.

Là, les violences avaient éclaté au sujet de la question kurde, particulièrement vivace en Turquie. Des députés pro-kurdes se sont écharpés avec des députés de l'AKP, le parti d'Erdogan, au pouvoir. En fait, la rixe a éclaté en réaction à d'autres bagarres, la semaine précédente dans la même commission !! 

2015

En remontant encore un an en arrière, en 2015, une bagarre générale avait éclaté en plein parlement turque entre députés.  La scène n'avait pas été filmée car les débats se déroulaient à huis-clos. Mais des députés ont raconté à la presse la violence de l'affrontement. Des verres ont volé, les parlementaires se sont donné des coups de maillet sur la tête, sans parler des claques qu'ils se sont copieusement distribués.

La raison était cette fois-ci un débat autour d'une loi pour renforcer les pouvoirs de la police en Turquie, l'opposition accusant le pouvoir de transformer la Turquie en Etat policier.