C'est dans ma tête. La fête…Quand même !
Un Noël inédit : des fêtes de fin d'année en mode "crise sanitaire". Pas de couvre-feu pour le 24 décembre, donc la possibilité, pour ceux qui le peuvent, de se retrouver en famille. Enfin, à six. Un autre Noël en quelque sorte. Des conditions un peu particulières qui ne doivent pas nous empêcher de célébrer cette tradition, nous explique la psychanalyste Claude Halmos.
Malgré le couvre-feu, instauré depuis mardi 15 décembre, le réveillon de Noël pourra avoir lieu, et c’est, pour beaucoup de gens, un soulagement. Mais beaucoup néanmoins, ont du mal à se faire à l’idée que, pour cette fête où, traditionnellement, les familles se retrouvent, ils ne pourront pas, cette année, être plus de six adultes, et devront respecter les gestes barrières. Et ils se demandent si, dans ces conditions, Noël pourra être vraiment une fête. La psychanalyste Claude Halmos nous donne son éclairage.
franceinfo : Comment, malgré tout cela, faire que cette soirée soit vraiment une fête, pour les adultes, comme pour les enfants ?
Claude Halmos : La période qui précède Noël est, en général, celle où les "psys" entendent leurs patients s’inquiéter de ces rassemblements familiaux (où ils vont devoir retrouver des gens qu’ils n’apprécient pas forcément). Et où les médias, de leur côté, leur demandent des conseils pour que ces rassemblements se passent le mieux possible.
Or, cette année, paradoxalement, l’inquiétude, partout, est qu’ils soient différents de ce qu’ils sont d’habitude. Parce que, même si l’on n’aimait pas ces soirées, s’en voir privé par le Covid est très violent ; et vient nous rappeler, une fois de plus, la façon dont il prend nos vies en otage.
Comment vivre cela au mieux ?
La difficulté tient au fait que nous sommes confrontés à une contradiction : Il faut que nous réussissions à faire la fête, parce que, après les mois que nous venons de passer, nous en avons tous, adultes comme enfants, particulièrement besoin. Or, alors que le principe de la fête, est de pouvoir "se lâcher", comme l’on dit, c’est-à-dire s’autoriser une rupture avec les limites habituelles, celle-ci est placée sous le signe de la limite : limitation des convives, et même de la spontanéité : on ne pourra ni s’embrasser, ni même s’approcher.
Comment faire la fête quand même ?
Je crois que l'attitude la plus sensée, est de s’interdire de se gâcher à soi-même, la fête, en se focalisant sur le négatif : ceux qui ne seront pas là, et ce que l’on ne pourra pas faire. Et considérer plutôt tout ce qu’il nous reste : certains ne seront pas là, c’est vrai, mais on a la chance qu’ils soient en vie. Et on pourra organiser d’autres rencontres avec eux. Et si la fête sera différente, elle aura néanmoins le mérite d’exister : dans certaines familles, du fait des difficultés matérielles, elle ne pourra même pas avoir lieu. C’est un rappel à la réalité, pas très drôle, mais qui peut nous aider à relativiser nos problèmes…
Et puis surtout il faut investir, plus encore que d’habitude, tout ce que le Covid ne peut pas limiter : le plaisir d’être ensemble, par exemple, et celui de ces témoignages de tendresse que sont les cadeaux, petits ou grands, que l’on peut se faire.
Et, à ce propos, j’ai un message à transmettre, de la part du Père Noël : il a fait un test, il n’est pas contaminé, tout va bien ; il sera donc au rendez-vous. Mais il demande que l’on n’oublie surtout pas de lui mettre du gel, devant les cheminées, pour qu’il puisse, lui aussi, nettoyer ses mains en arrivant. Donc, au travail ! Et bon Noël à tous !
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