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C'est ma planète. Les annonces du plan climat passées inaperçues

Ne plus importer de produits qui ont déforesté l'Amazonie, consulter des citoyens sur l'application des mesures, inviter le Giec à Paris, devenir neutre en carbone. Retour sur des annonces du plan de Nicolas Hulot moins remarquées, mais importantes.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire lors de la présentation du plan climat à Paris le 6 juillet 2017. (THOMAS SAMSON / AFP)

Parmi les annonces du plan climat, il y a la fin des importations de produits issus de la déforestation. Votre table basse en bois précieux peut être concernée, mais ce sont surtout les tourteaux de soja, l'huile de palme, le coton, l'hévéa pour le caoutchouc qui sont visés. On sait que ces productions ont déforesté en Amazonie, dans le bassin du Congo et en Asie du sud-est. Le plan prévoit donc de n'importer que des productions durables, mais sans donner d'échéance, ni de méthode. Or, sur l'huile de palme, par exemple, on voit aujourd'hui la difficulté des entreprises françaises de la biscuiterie à savoir si leur huile végétale n'a pas été produite sans déforester Bornéo ou en expulsant de petits paysans de leur terre. Certaines entreprises ont juste mis une étiquette "sans huile de palme" sur leurs paquets, mais cela ne signifie pas pour autant que l'huile de soja qui la remplace est mieux pour la forêt. Des précisions sur cette mesure devraient être apportées d’ici mars 2018 avec la publication d’une stratégie nationale sur le sujet.

2018 : année des grands rendez-vous

Le ministère promet la publication l'an prochain d'une nouvelle programmation pluriannuelle de l'énergie. Certes, on a compris que l'on ne veut plus d'énergie fossile mais comment va-t-on baisser la part du nucléaire ? Le nombre de réacteurs qui ferment reste une information sensible à donner pour le gouvernement. Et même si Nicolas Hulot se porte garant de la baisse de la part du nucléaire inscrite dans la loi de transition énergétique, Emmanuel Macron a déjà exprimé ses doutes sur la date de 2025, comme un objectif certain pour respecter le 50 %.

Par ailleurs, le ministre souhaite accueillir à Paris la 47e session du groupe des experts du climat: le Giec. Lors de cette session, ils doivent d'ailleurs rendre un rapport spécial sur l'impact d'un réchauffement global de la planète à 1,5 °C d'ici la fin du siècle. Une sorte de film d'anticipation pour beaucoup puisque l'on a du mal à contrôler nos émissions de CO2.

Début 2018, la France devrait être dotée d'un nouveau plan d'adaptation au changement climatique. L'idée est de savoir quelles cultures résisteront mieux au climat de 2100, quels arbres planter, quelles maisons construire aussi.

La neutralité carbone en 2050

Même si le calcul est difficile à réaliser, l'idée serait de se fixer un budget d'émissions de CO2 à ne pas dépasser en 2050. Après la Suède et le Costa Rica, la France est le troisième pays au monde à se fixer cet objectif de neutralité carbone. Il s'agit d'une référence directe au texte de l'accord de Paris et auquel Nicolas Hulot tenait particulièrement, surtout avant le G20 de ce week-end à Hambourg, afin de montrer, au reste du monde en général et aux Etats-Unis en particulier, que la France prend sa part dans la lutte en faveur du climat. Toutefois un objectif à échéance lointaine, 33 ans, est plus facile à annoncer que des actions concrètes en cinq ans. C’est d’ailleurs un peu le reproche émis par les ONG aux annonces de Nicolas Hulot : pas de détails sur la fiscalité carbone aujourd’hui, ni sur la mise en place d’une taxe sur les transactions financières pour lever les fonds nécessaires à l’adaptation des pays en voie de développement face au changement climatique.

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