Attention aux ondes émises par les téléphones et objets connectés
Avez-vous pu choisir votre téléphone en pensant à votre santé ? Ses normes sanitaires étaient-elles expliquées et affichées ? Deux autorités de contrôle révèlent l’existence d’importants défauts d’information.
Les normes sanitaires des téléphones portables et pire, les normes de conformité dans ce domaine, ne sont pas toujours clairement affichées quand on achète un téléphone. Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5 revient sur des recommandations récentes formulées par les autorités sanitaires.
franceinfo : Ces alertes invitent à plus de vigilance lors de l’achat d’un téléphone portable ou d’autres objets connectés comme les montres ou les tablettes ?
Géraldine Zamansky : Absolument, et on commence par rappeler que les autorités sanitaires recommandent d’utiliser le plus possible des dispositifs qui éloignent le téléphone de l’oreille. Car le risque aujourd’hui scientifiquement reconnu, c’est un échauffement des cellules à proximité de ces dispositifs, à cause des ondes émises.
Les normes se renforcent pour limiter cette élévation de température à des niveaux que l’organisme serait capable de compenser, comme quand on transpire. En terme réglementaire, c’est mesuré par le débit d'absorption spécifique, le DAS, comme me l’a précisé Gilles Brégant, directeur général de l’agence nationale des fréquences, l’ANFR, justement chargée de le contrôler. Le maximum, c’est 2 pour la tête et le tronc, et 4 pour les membres, considérés comme moins fragiles.
Et cela n’est pas toujours respecté, même par des grandes marques ?
Exactement. Les derniers dépassements de DAS, relevés en 2021, concernaient des modèles des marques Wiko, et le plus célèbre, Samsung. Les années précédentes, Orange, Nokia ou Sony avaient aussi été rappelées à l’ordre. Le plus souvent, une mise à jour à distance suffit à réduire le niveau de puissance de l’appareil, et à rentrer dans les clous.
Et si cela ne fonctionne pas, c’est le retrait qui s’impose. Pour l’instant, aucune montre connectée ne figure sur la liste des 40 appareils non conformes identifiés par l’ANFR. C’est parce que Gilles Brégant explique que leur contrôle était plus récent. Des procédures sont en cours.
Ceux qui pensent à des cadeaux connectés pour Noël doivent donc faire attention ?
D’autant plus que certaines montres restent au poignet la nuit, pour suivre la qualité du sommeil ! Mais la difficulté pointée cette fois par la DGCCRF, chargée de la répression des fraudes, c’est d’être correctement informé sur ces fameux DAS. Ses équipes ont contrôlé 470 points de vente, de grandes enseignes comme des petites boutiques d’occasion. Plus de la moitié affichaient mal les trois DAS, pour la tête, le tronc et les membres.
Parfois, les chiffres sont toujours cachés par l’étiquette du prix. Pire, certains osent afficher un impossible "zéro". Alors évidemment, les dossiers douteux ont été transmis aux équipes de contrôle de l’ANFR. Mais une chose est sûre : n’achetez rien sans pouvoir au moins lire cette information !
>>> A lire
- Le site de l’ANFR
- L’alerte de la DGCCRF
- Les avis de l’ANSES
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