Des solutions pour améliorer le sommeil des enfants et freiner les effets négatifs du temps passé devant les écrans
Cette semaine, c’est rare, des études scientifiques mettent en valeur des solutions assez simples qui concernent les enfants. Les précisions de Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5.
franceinfo : On commence par l’efficacité d’un simple spray d’eau salée, pour des enfants dont le sommeil est perturbé par une mauvaise respiration ?
Géraldine Zamansky : C’est le résultat d’une étude, qui a surpris ses propres auteurs australiens, sur le traitement du ronflement et des troubles dits obstructifs du sommeil. 276 enfants ont participé à un essai conçu pour comparer l’effet d'un spray quotidien de cortisone et un spray d'eau salée.
Ils ont utilisé des flacons identiques, pour que personne, ni médecin, ni famille, ne connaisse le contenu. Au bout de six semaines, alors qu’ils s’attendaient à 50% d’amélioration sous cortisone et 30% avec l’eau, ils ont obtenu 50% de succès dans les deux groupes !
Donc il vaudrait mieux commencer par des sprays d’eau salée avant de passer à un traitement sur ordonnance ?
Attention, comme me l’a fait remarquer la Professeure Cécile Rumeau, chirurgienne ORL, spécialisée en rhinologie, au CHU de Nancy, ces enfants n’avaient a priori pas de véritable apnée du sommeil, par exemple. Il ne faut pas extrapoler trop vite. Mais cette spécialiste trouve quand même cette étude intéressante.
Car c’est un argument supplémentaire en faveur de l’adoption de mesures simples, qui peuvent être très efficaces, comme le lavage de nez des enfants. Le Pr Rumeau m’a en effet explicité les doses utilisées pendant l’étude. Cela correspondait à une simple humidification. Alors un véritable lavage pourrait encore augmenter le taux de guérison sans aucun médicament.
Et une autre mesure très simple aurait plusieurs bénéfices : permettre à ses enfants de jouer dehors ?
Absolument, selon une étude japonaise cette fois, cela freinerait les effets négatifs du temps d’exposition aux écrans. Le Pr Kenji Tsuchiya, psychiatre à la Faculté de médecine d’Hamamatsu, m’a raconté comment ils avaient d’abord mesuré cette durée quotidienne chez des enfants de 2 ans. Puis celle de leurs jeux à l’extérieur, à 2 ans et demi. Enfin, à 4 ans, ils ont évalué leur développement neurologique.
Il était altéré chez ceux qui étaient devant une télé, une tablette ou un téléphone, plus d’une heure par jour à 2 ans. Mais, s’ils jouaient aussi au moins 30 minutes dehors, cela préservait les compétences de la vie quotidienne, comme regarder des deux côtés avant de traverser ou se laver les dents. Malheureusement, la communication et la socialisation restaient dégradées.
Alors le Pr Kenji Tsuchiya confirme qu’il faut toujours éviter les écrans pour les tout-petits. Mais il refuse de trop stigmatiser les parents qui craquent de temps en temps, et va continuer à chercher des activités compensatrices en quelque sorte. En tout cas, selon une dernière étude polonaise cette fois, sortir, marcher et faire du sport à l’extérieur réduit aussi le nombre de jours où les enfants ont des problèmes d’infections respiratoires !
>>> Les études
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