Il faut laisser jouer les enfants dehors, librement
Alors que les enfants sont en vacances, des chercheurs australiens encouragent les parents à les laisser jouer dehors le plus librement possible. Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5 et le samedi sur France Info nous en dit un peu plus.
franceinfo : En fait, jouer c’est très sérieux pour la santé et le bon développement des enfants ?
Géraldine Zamansky : Absolument, et particulièrement jouer à l’extérieur. Cela stimule d’une façon unique la bonne croissance du corps et du cerveau. Beaucoup d’études évoquent ces bienfaits dans la nature, mais ils existent déjà dans un square avec tobogan, parcours d’escalade, bac à sable, etc. Et surtout ce qui compte presque autant que le cadre, c’est d’y avoir une certaine liberté. Avec la possibilité de prendre des risques en montant sur l’espèce de toile d’araignée conçue pour les plus grands par exemple, sans oublier de mettre ses mains dans la terre ou de la creuser à l’aide d’un caillou. Des chercheurs australiens viennent d’enquêter auprès de parents et d’éducateurs. Et si ces derniers connaissent la théorie, ils se sentent souvent incapables de l’appliquer. La peur des accidents est trop présente pour tous et surtout pour les professionnels en charge des enfants. Ceux-ci ont même peur des dégâts sur les vêtements et des protestations des parents.
C'est donc le moment d’insister sur l’importance de ces explorations en faisant confiance aux enfants ?
Attention, il faut évidemment maîtriser les dangers, ne pas les laisser faire n’importe quoi, n'importe où et à n’importe quel âge sans surveillance. Mais la confiance accordée elle-même est déjà bénéfique, valorisante. Tenter de grimper tout seul, c’est se concentrer, développer sa coordination, ses muscles et son équilibre avec une motivation particulière. Le Pr Emmanuel Flamand-Roze, neurologue à l’Institut du Cerveau, l’ICM, explique que le fait de ressentir une émotion positive lors d’un apprentissage décuple son effet dans le cerveau. Il faut l’imaginer comme un très complexe réseau de neurones dont les circuits s’améliorent au fil de nos premières années.
Comment rendre ces connections plus performantes ?
Il faut chercher à développer des compétences avec une notion de plaisir, à partir de son propre désir d’accomplir quelque chose. Le jeu est donc un excellent cadre pour faire bien faire grandir le cerveau. En plus, s’il y a d’autres enfants ou adultes, c’est l’occasion d’interactions tout aussi essentielles avec le partage, le respect des règles, etc. Une équipe de l’Université de Cambridge, cette fois-ci, a observé un lien entre la capacité à jouer avec des copains à 3 ans et une meilleure santé mentale à 7 ans, par exemple en matière de contrôle des émotions et de capacité à se concentrer. En résumé, vacances ou pas, jouer c’est vraiment très sérieux pour bien grandir !
L’étude dans le détail (en anglais) : https://journals.plos.org
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