Cet article date de plus de deux ans.

Lentilles de contact : attention aux risques d'infection des yeux

C’est la saison des baignades, des douches plus fréquentes que d’habitude et une saison doublement à risque pour les yeux. Un risque d’infection surtout pour les porteurs de lentilles. 

Article rédigé par franceinfo - Géraldine Zamansky
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une lentille de contact prête à être appliquée. (CLAUDE PRIGENT / MAXPPP)

Les porteurs de lentilles ont souvent tendance à oublier ces temps-ci les consignes d’hygiène strictes à respecter. Il ne faut pourtant pas les garder sous la douche de la plage pour enlever le sel, ni à la maison d’ailleurs. Il ne faut pas les toucher avec des mains sales ou mal séchées après lavage. Car les lentilles, posées sur la cornée, entraînent des frottements qui créent en permanence des petites brèches, des portes d’entrée pour les bactéries. Si vous avez les mains sales, il risque d’y avoir dessus quelques exemplaires des célèbres staphylocoques, par exemple. Sur la peau, s’ils ne sont pas dorés, on s’en fiche. Dans l’œil, cela peut faire des dégâts importants. Cela commence souvent par une douleur, une rougeur, une sensibilité à la lumière. Mieux vaut d’urgence retirer sa lentille et ne pas hésiter à consulter en n’oubliant pas de dire si on a été un peu négligent. Une infection traitée avec retard peut laisser des séquelles importantes.

Il y a même dans toutes les eaux, sauf la mer, un parasite encore plus dangereux : l’amibe acanthamoeba. Beaucoup plus rare mais bien plus dangereuse, elle peut être dans les lacs et des rivières mais aussi dans nos réseaux d’eau potable ou les piscines. Car ce parasite dispose d’un super-pouvoir : survivre comme en hibernation, dans une sorte de carapace. Là, aucun traitement chimique ne peut l’atteindre. Le problème, c’est qu’un des endroits où elle adore revenir à la vie, c’est nos yeux. Et elle y parvient aussi grâce au mauvais usage des lentilles, comme l'explique le Pr Eric Gabison, chirurgien ophtalmologiste à la Fondation Rothschild à Paris. Il apprend à ses internes à prendre très au sérieux des patients qui ont l’air d’être douillets avec un œil à peine rouge. C’est peut-être une amibe d’abord installée sur les nerfs de la cornée.

Plus on attend, plus les traitements risquent d’être longs et complexes. Les habitués du journal de 13h sur TF1 sont au courant puisque la présentatrice, Marie-Sophie Lacarrau a dû s’arrêter cinq mois pour s’en sortir. Heureusement, c’est rare, mais une greffe de cornée est parfois indispensable pour sauver la vue. Alors mieux vaut rester vigilant, même l’été.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.