Pour tout savoir sur l'arthrose
Les températures et la pluie nous jouent des tours en ce début d’année. Si certains voient leur allergie saisonnière démarrer plus tôt que prévu, d'autres se plaignent de douleurs articulaires qui fluctuent selon la météo. C’est le cas des personnes souffrant d’arthrose. Un point sur cette pathologie avec le docteur Daniel Ducret, médecin, et journaliste au Quotidien du Médecin.
franceinfo : Expliquez-nous qu’est ce que l’arthrose ?
Daniel Ducret : Il s'agit de la destruction, principalement du cartilage, d’une articulation, comme le genou ou la hanche. Cela provoque des douleurs et, à terme, une raideur articulaire. Son diagnostic est assez simple grâce à un bon examen clinique et l’aide de radiographies standards. Il faut savoir qu’en cas d’arthrose, deux états se succèdent à un rythme imprévisible : d’une part une gêne quotidienne variable avec une douleur modérée, d’autre part des crises douloureuses inflammatoires intenses avec gonflement de l’articulation. Cette maladie articulaire est la plus fréquente : elle touche 10 millions de Français.
Quelles sont les causes de l’arthrose ?
La première cause est le vieillissement. Mais l’hérédité joue également un rôle, tout comme des séquelles de traumatisme mais aussi des contraintes mécaniques excessives comme par exemple le surpoids ou encore certaines maladies comme le diabète.
La météo a-t-elle vraiment une incidence sur l’arthrose ?
Effectivement, je constate qu’un certain nombre de mes patients souffrant d’arthrose signalent avoir davantage de douleurs par temps humide ou froid. Pour trouver une réponse fondée, j’ai donc fouillé dans la littérature scientifique et d’après une étude sérieuse publiée dans Nature en 2019, oui, une journée pluvieuse et venteuse semble augmenter le ressenti douloureux, mais cela reste tout de même minime.
Comment soulager un patient qui se plaint d'arthrose, en particulier des genoux ou des hanches, les plus fréquentes ?
En cas de poussée inflammatoire, on utilise les anti-inflammatoires par comprimés ou sous forme d'infiltration avec une aiguille directement dans l’articulation, le tout associée à du repos. Pour l’arthrose du quotidien, ce sont surtout des mesures non médicamenteuses qu’il faut adopter pour freiner la progression de la maladie : la pratique régulière d’une activité physique adaptée, avec des contraintes mécaniques faibles, comme la marche rapide, la natation ou encore le vélo. Il faut ensuite perdre du poids en cas d’excès et donc bien équilibrer son alimentation.
J’oriente systématiquement mes patients vers un podologue pour une analyse de la marche et vers un kinésithérapeute pour débuter des séances de rééducation. En deuxième ligne, je propose des infiltrations intra-articulaire d’acide hyaluronique, une sorte d’huile de moteur pour articulation ou encore de PRP, le plasma riche en plaquettes dont j’ai expliqué le fonctionnement dans une précédente chronique.
En cas d’échec de tous ces traitements, quand la gêne devient trop invalidante, il reste l’option chirurgicale avec la pose d’une prothèse.
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