Emploi : 6% des recrutements abandonnés faute de candidats qui conviennent
Alors qu’il y a plus de 3,3 millions de chômeurs sans aucune activité, 6% des offres d’emploi sont retirées par les employeurs faute de candidat approprié. Un chiffre en légère hausse, selon Pôle emploi.
C’est un chiffre qui provoque souvent l’incompréhension. Des centaines de milliers de recrutements qui échouent alors qu’il y a des millions de chômeurs. Pôle Emploi vient de mettre des chiffres précis sur cette réalité. Ou plus exactement l’organisme a donné une fourchette. En 2021, entre 255 000 et 390 000 recrutements ont été abandonnés par les employeurs faute d’avoir trouvé les candidats qui répondaient à leurs attente.
C’est un chiffre en hausse par rapport à 2018, avant la crise. Une hausse de 40 000, que Pôle emploi qualifie de modeste, mais une hausse d’un point tout de même. Désormais, 6% des recrutements sont abandonnés, alors qu’ils n’étaient que 5% avant la crise. Une moyenne de 300 000 abandons de recrutement, le chiffre parait important, mais il faut le rapporter aux 9 millions de recrutements pour des emplois de plus d’un mois enregistrés en France. Et aux 12 000 CDI qui sont signés chaque jour.
Il n'y a souvent pas assez de candidats
Cette hausse des abandons de recrutements est liée à la progression du nombre d’offres d’emploi en général. Plus d’offres, c’est forcément plus d’abandons, explique Pôle Emploi. Reste à savoir pourquoi les employeurs ont arrêté leur processus de recrutement. Dans les trois-quarts des cas, c’est parce qu’il n’y avait tout simplement pas assez de candidats.
Viennent ensuite le manque d’expérience, le manque de compétences, un diplôme insuffisant et enfin un manque de savoir être de la part des candidats, un critère qui est toutefois orienté à la baisse. C’est dans la construction et dans l’industrie que l’on enregistre le plus d’abandons de recrutements, et à des postes d’ouvriers. L’Insee précise que les difficultés de recrutement se concentrent dans le bâtiment et les entreprises manufacturières.
Un tiers des entreprises réduisent leurs exigences
Face aux difficultés de recrutements, les entreprises s’adaptent. Les deux tiers ont élargi leur vivier de candidats. Une bonne proportion, un tiers d’entre elles, réduisent leurs exigences sur l’expérience professionnelle, un tiers aussi accepte d’augmenter la rémunération et la même proportion améliore les conditions de travail. Quand l’offre coince, c’est souvent qu’elle est mal rédigée, surtout si elle provient de petites entreprises qui n’ont pas l’habitude de recruter. Pôle emploi s’engage à reformuler ce type d’offre pour les rendre plus attractives.
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