Abandon du CPE : quand Jacques Chirac a écouté la rue
Après quatre mois de manifestations et de blocages, en 2006, Jacques Chirac décide de ne pas appliquer la loi sur le contrat première embauche, qu'il avait promulguée quelques jours avant.
C'était l'une des deux réformes sociales avortées pendant la présidence de Jacques Chirac. Après la tentative de réforme des retraites, en 1995, au tout début du premier mandat, il y a eu le contrat première embauche (CPE) en 2006, qui, comme le texte d'Alain Juppé, a conduit des millions de personnes dans la rue.
C'était à la fin du deuxième mandat de Jacques Chirac, un an avant son terme, et ce fut surtout une volte-face, une reculade spectaculaire. Pendant quatre mois, entre le 16 janvier et le 10 avril 2006, la jeunesse d'abord, puis les salariés – les syndicats font front uni – descendent dans la rue. Au plus fort du mouvement, ils sont entre un et trois millions pour demander le retrait de la réforme.
La loi promulguée est aussitôt modifiée
Dominique de Villepin, Premier ministre, veut, à travers le contrat première embauche, permettre aux entreprises d'embaucher massivement des jeunes. On est à près de 25% de chômage chez les moins de 26 ans cette année-là. Le CPE c'est un CDI. mais sa période d'essai est de deux ans. Enorme par rapport aux huit mois maximum du code du travail. Et c'est un contrat que l'employeur peut rompre à sa guise, sans motif. La loi est votée. Jacques Chirac la promulgue, mais il demande aussitôt au gouvernement d'en modifier les points les plus contestés. Jacques Chirac annonce la réduction de la période d'essai à un an et le droit pour le jeune de connaître les raisons de son licenciement.
Mais ça ne suffira pas et onze jours plus tard seulement, Dominique de Villepin annonce que "les conditions ne sont pas réunies" pour que le CPE s'applique. Jacques Chirac cédera donc face à la mobilisation massive. Le CPE est remplacé par un simple dispositif d'aide aux entreprises pour qu'elles embauchent des jeunes.
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