Bien-être au travail : beaucoup de salariés se sentent isolés au bureau
Les échanges électroniques ne remplacent pas les contacts directs avec les collègues.
Quelle est la bonne dose d'échanges avec les collègues pour se sentir bien au travail ? Trop peu de contacts et on se sent isolé, mais de trop nombreux échanges et on se sent débordé et stressé. Mais de quels contacts parle-t-on ? Parce que les mails, la messagerie instantanée, et même le téléphone, ça ne compte pas. Un salarié qui échange tous les jours avec dix collègues par mail a autant de risque de souffrir d'isolement que celui qui échange "en vrai" avec moins de trois personnes. Autrement dit, quelqu'un qui n'a que très peu d'interactions avec ses collègues.
Et ce n'est pas bon : quand on est isolé, on se sent moins heureux au travail, on s'attribue une note de bien être au travail très inférieure à la moyenne et on se trouve moins performant que les autres. C'est une étude Ifop pour la Société foncière lyonnaise qui a passé au crible le sentiment de bien-être au travail de plus de 1 600 salariés travaillant dans un bureau, à Paris et dans sa proche banlieue.
Le résultat, c'est que le bien-être – et la performance – sont très liés aux contacts que l'on a avec ses collègues. Et, donc, à la qualité de ces contacts. Ils doivent être en face à face pour être efficaces. Les échanges électroniques comptent pour du beurre. Ils ne contrecarrent pas le sentiment d'isolement que peuvent ressentir certains salariés.
L'ideal : entre 3 et 10 contacts par jour
Cette étude propose un nombre idéal de contacts quotidiens directs pour se sentir bien. Il est situé entre trois et dix. En deça, à moins de trois contact par jour, on se sent isolé. À plus de dix on commence à avoir des difficultés de concentration.
Et à partir de 20 on a vraiment du mal à se concentrer et on se sent plus stressé.
On est aussi plus susceptible d'avoir des relations tendues avec ses collègues et des problèmes avec ses supérieurs hiérarchiques.
Alors, qu'est-ce qu'il faut faire ? Tout faire pour favoriser la qualité des relations au travail. C'est elle qui détermine la performance, bien loin devant une cinquantaine d'autres critères qui ont été testés, comme l'âge, le sexe, le secteur d'activité ou la taille de l'entreprise. Plus j'ai de bonnes relations avec mes collègues, plus je me juge performant. C'est très net. En comparaison, le salaire ne joue qu'à la marge. L'augmenter ne joue que très peu sur la note de bien être au travail.
Concrètement, ce qu'il faut faire c'est favoriser le travail en équipe. Les salariés qui travaillent très souvent en équipe ont une perception plus positive de l'ambiance dans l'entreprise. Or ces dernières années, dans l'entreprise moderne, les fameux "collectifs de travail" ont beaucoup été mis à mal, au profit de l'évaluation individuelle.
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