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C'est mon boulot. La reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle objet d'une proposition de loi discutée jeudi par les députés

Un débat se tiendra jeudi à l'Assemblée nationale sur une proposition de loi défendue par les députés de la France insoumise visant à reconnaître le burn out comme une maladie professionnelle.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le burn-out, une "maladie professionnelle" de plus en plus fréquente ; que l'on reconnaît chez les autres mais rarement sur soi.  (MAXPPP)

L'Assemblée nationale débat jeudi 1er février sur un projet de loi visant à reconnaître le burn-out comme une maladie professionnelle. Un texte défendu par les députés de la France insoumise. Il a peu de chances d'être adopté, mais la question fait débat depuis plusieurs années.

Sachant que le burn-out, en bon français, est un "syndrome d'épuisement professionnel", on peut ainsi se demander pourquoi il ne serait pas une maladie professionnelle. La question n'est pas si simple... Revenons sur quelques chiffres : le burn-out atteint, selon François Ruffin, le rapporteur du texte, 400 000 personnes par an. La mission d'information de l'Assemblée nationale parle "de dizaines, voire de centaines de milliers de personnes". Une chose est sûre : le phénomène est massif. Une foule d'études en atteste. Mercredi, par exemple, nous évoquions cette plateforme d'écoute pour les salariés qui avait décortiqué les motifs d'appel de 17 000 personnes. 20% d'entre eux, soit un sur cinq, concernaient un burn-out. Certes, il s'agit de "déclaratif". C'est tout de même, à tout le moins, beaucoup.

Une question d'argent

Si le burn-out était reconnu a priori comme une maladie professionnelle, ce serait à l'employeur de payer. Aujourd'hui un salarié en burn-out est en effet indemnisé par l'Assurance maladie, donc par la collectivité. Demain, si la reconnaissance est admise, c'est la branche AT-MP qui prendrait en charge. C'est la branche accidents du travail maladies professionnelles. Elle est nourrie par les cotisations des employeurs. Plus une entreprise enregistre d'accidents du travail, plus elle cotise. Une entreprise dans laquelle il y aurait beaucoup de burn-out devrait payer plus cher. Le coût du travail augmenterait, et cela, les employeurs n'en veulent pas. Or la commission spécialisée qui fixe le tableau des maladies professionnelles est un organisme paritaire dans lequel donc les employeurs sont représentés pour moitié.

Les opposants à cette reconnaissance estiment qu'un burn-out est toujours causé par plusieurs facteurs et mettent en avant une fragilité personnelle. Ils estiment par ailleurs que le burn-out est un mal trop difficile à cerner, trop complexe. François Ruffin, défenseur du texte, leur rétorque que la silicose aussi : on disait qu'elle était liée au tabac... Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, qui est aussi médecin, a de son côté expliqué que le burn-out "N'était pas une maladie", mais "Un ensemble de symptomes" et que donc il était "très difficile de décider que c'est une maladie professionnelle". Mais "En même temps", elle a expliqué aussi qu'il n'était pas normal que ce soit la collectivité qui paie pour les défaillances managériales. Epineux dossier...

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