Chez les cadres, la diminution des écarts de salaire entre les femmes et les hommes en panne sèche depuis cinq ans

Rémunération, carrière, congé maternité… La lutte pour l’égalité professionnelle est loin d’être gagnée pour les femmes, selon une étude de l’Association pour l’emploi des Cadres.
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Aujourd’hui, un homme cadre gagne en moyenne 7% de plus qu’une femme cadre, à poste et profil identique, souligne une étude de l'APEC piubliée le 8 octobre 2024. Cet écart inexpliqué n’a quasiment pas bougé depuis 2019. (Illustration) (SDI PRODUCTIONS / E+ / GETTY IMAGES)

Une étude récente de l'APEC montre "combien les inégalités persistent entre les femmes et les hommes cadres, particulièrement en matière de rémunération et de parcours professionnel". Décryptage avec Sarah Lemoine. 

franceinfo : Chez les cadres, la diminution des écarts de salaire entre les femmes et les hommes est en panne sèche depuis cinq ans ?

Sarah Lemoine : En 2017, l’égalité entre les femmes et les hommes a été consacrée grande cause nationale. En 2019, l’index de l’égalité professionnelle a été créé. Il oblige toutes les entreprises de moins de 50 salariés à calculer les écarts de rémunérations entre les deux sexes, puis à corriger le tir, sous peine d’être sanctionnées.

Mais 5 ans plus tard, les inégalités de salaires persistent toujours. Pire encore, elles ne régressent pas, affirme l'APEC, l’association pour l’emploi des cadres. Aujourd’hui, un homme cadre gagne en moyenne 7% de plus qu’une femme cadre à poste et profil identique.

Et cet écart inexpliqué n’a quasiment pas bougé depuis 2019. À noter que cette iniquité salariale s’observe dès le début de la carrière, et se creuse tout au long de la vie professionnelle. À 55 ans, une femme cadre gagne 11% de moins que son homologue homme, toujours à profil identique.  

Avec un fort sentiment d’injustice à la clé ?

La moitié des femmes cadres estiment qu’elles ne sont pas justement rémunérées, et elles sont plus nombreuses que les hommes à exprimer ce sentiment. Cela s’explique par le peu d’actions mises en place dans les organisations, affirme l’APEC. Seules 14% des grandes entreprises ont dégagé un budget spécifique pour réduire les inégalités salariales. 5% des PME et 2% des TPE, d’après les DRH interrogés. Les actions de sensibilisation des managers, en vue d’assurer l’équité des rémunérations sont en revanche mieux déployées. Mais visiblement, elles ne portent pas leurs fruits.

Au-delà du salaire, le plafond de verre est toujours bien place ?

Les femmes cadres ont toujours du mal à évoluer professionnellement. Seulement un tiers d’entre elles occupe un poste de management, contre la moitié des hommes. En cause, notamment, la mauvaise répartition des tâches domestiques. Un enfant malade est gardé plus souvent par la maman cadre que le papa cadre. Avec des impacts sur la santé, puisque les femmes sont plus nombreuses à souffrir de stress et de fatigue intense.

Enfin, la lutte contre le sexisme est loin d’être gagné. Même si les cadres, les managers et les recruteurs sont plus formés sur le sujet, 4 femmes cadres sur 10 sont toujours témoins de comportements sexistes, en gestes ou en paroles.

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