Entreprises : l’onboarding ou l’art de bien intégrer un nouveau salarié
"Onboard" en anglais, ça veut dire monter à bord. Ce mot est entré dans le jargon des ressources humaines des grandes entreprises depuis une petite dizaine d’années. Avec l’idée qu’intégrer un nouveau collaborateur, ça ne s’improvise pas au dernier moment, ça doit être fluide, ça doit laisser un bon souvenir, et ça s’organise à tous les étages. Dans certains groupes, l’onboarding commence bien avant le jour de l’arrivée. Dans ce cas, on appelle ça le preboarding.
franceinfo : l'onboarding débute dès la fin du recrutement ?
Sarah Lemoine : Exactement. L’objectif, c’est d’établir un lien fort avec la personne recrutée entre sa promesse d’embauche et la signature de son contrat. C’est la stratégie adoptée par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) et le groupe Edenred, après le premier confinement.
Tous deux ont opté pour un dispositif entièrement digitalisé, qui permet à la fois de collecter des pièces administratives pour préparer le contrat – ça fait gagner du temps – et surtout ça permet de communiquer sur l'histoire de l'entreprise, ses valeurs, ses missions etc. "C’est ludique, ça peut durer trois mois, explique Nathalie Liebert, DRH d’Edenred France. On fait rentrer doucement la personne dans la culture de la boîte", affirme Jérôme Friteau, DRH de la CNAV. Parfois, la personne est invitée à rencontrer sa future équipe.
Et le jour J ?
Avec la tradition du "welcome pack", le stylo, le mug, voir un sweat-shirt au nom de l’entreprise, la remise du badge, de l’ordinateur, la découverte du poste de travail. Plus tard, il y aura la journée d’intégration, très soignée, où les nouveaux embauchés vont rencontrer la direction générale. Cet accompagnement peut durer de nombreux mois. Chez Edenred, une personne a été recrutée spécifiquement pour s’occuper à plein temps des nouveaux embauchés. À la CNAV, le parcours digitalisé se poursuit pendant 9 mois, avec un entretien bilan au bout de 6 mois.
Est-ce que les entreprises qui chouchoutent leurs nouveaux salariés en tirent des bénéfices ?
Les deux entreprises affirment qu’elles ont moins de départs les deux premières années, comparés à la moyenne nationale. Et que les retours des salariés concernés sont très positifs. "La Caisse nationale d’assurance maladie, qui est perçue comme grande administration froide et déshumanisé, dit son DRH, renvoie désormais l’image d’un employeur moderne, et c’est apprécié".
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