L’aménagement des fins de carrière : un sujet peu traité dans les entreprises

Aménager les fins de carrière n’est toujours pas un sujet prioritaire dans les entreprises. Et quand il est abordé, il ne se passe pas grand-chose en réalité. C’est ce que révèle une enquête publiée cette semaine.
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
"Aménager les fins de carrières des séniors, cela implique des changements de process et de management", souligne Claire Morel, du Cabinet Syndex. (Ilustration) (10'000 HOURS / DIGITAL VISION / GETTY IMAGES)

On aurait pu croire que les entreprises allaient passer la seconde sur le sujet des seniors. Surtout avec la réforme des retraites qui allonge progressivement l’âge légal de départ et donc la durée de vie au travail. Mais ce n’est pas le cas d’après l’enquête du cabinet Syndex sur l’état du dialogue social dans les entreprises privées de plus de 50 salariés.  

Dans cette étude, la moitié des représentants du personnel déclare que la situation des seniors n’a pas encore été évoquée en réunion du Comité économique et social (CSE), dans leur entreprise. Parmi les 50% qui disent que le sujet a été abordé, seuls 20% affirment que des mesures ont été prises.  

franceinfo : Y a-t-il des différences selon la taille des entreprises ?  

Sarah Lemoine : Oui, sans surprise, la question des seniors, dans les CSE,  n’est traitée que dans 39% des PME. Contre 55% dans les grands groupes de plus de 5000 salariés. 

Quels sont les dispositifs actuellement utilisés par les entreprises pour aménager les fins de carrière ?  

Il y en a finalement assez peu d’après l’étude, et quand ils existent, ils sont plutôt classiques, voire un peu cosmétiques. 58% des entreprises ont mis en place un compte épargne temps qui permet au salarié de partir quelques semaines ou quelques mois plus tôt à la retraite, grâce aux congés potentiellement économisés. 41% des organisations permettent aux seniors de télétravailler.  

Seul un gros quart aménage les postes et les horaires de travail. 18% ont un programme de mentorat. Et 12% seulement collaborent étroitement avec la médecine du travail pour détecter les risques éventuels.  

On est donc loin de la mobilisation générale ?

Selon Claire Morel, du cabinet Syndex, ce faible résultat s’explique par la difficulté des entreprises à discuter de l’organisation du travail  en général, et de celle des seniors en particulier. "Aménager les fins de carrières des seniors, cela implique des changements de process et de management. Il y a aussi des réticences financières, quand ces changements entraînent des coûts supplémentaires."

Il y a enfin une forme d’attentisme, puisqu'une négociation est en cours sur l’emploi des seniors, au niveau national, entre les syndicats et le patronat.

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