La semaine de quatre jours, oui mais laquelle ?
Quand on parle de semaine de quatre jours, il y a d’abord la version avec réduction du temps de travail. Le salarié peut alors travailler 32h sur quatre jours, au lieu de 35 heures sur cinq jours. Ou bien 35h sur quatre jours, au lieu de 38h sur cinq jours. Avec maintien du salaire, en général.
Dans la version sans réduction du temps de travail, en revanche, on comprime ?
Sarah Lemoine : En effet, on travaille le même nombre d’heures, mais sur quatre jours. Ce qui induit des journées beaucoup plus longues. 8h45 pour un salarié à 35h, par exemple. Sans compter la pause déjeuner et le temps de transport, évidemment. Ce sera 9h15 pour un salarié à 37h. Et 9h45 pour un salarié à 39h. C’est d’ailleurs la limite, puisque la durée quotidienne maximale ne peut dépasser 10 heures, sauf cas particuliers, dans le Code du travail.
Quelle est la version la plus testée en France ?
C’est la semaine en 4 jours, celle où on comprime le temps de travail, affirme Marie Bouny, du cabinet SIA Partners. Elle représente plus de 80% des expérimentations. C’est d’ailleurs celle choisie par Gabriel Attal, qui a demandé que la semaine en 4 jours soit testée dans les administrations centrales et déconcentrées de l’Etat.
Pourtant, la semaine de travail compressée en 4 jours soulève de nombreuses questions ?
Les salariés qui font des journées de 9h sont-ils plus ou moins productifs sur la durée ? Ces journées allongées sont-elles compatibles avec les heures d’ouverture et de fermeture des écoles ? Que deviennent les RTT pour les salariés qui en disposent ? Comment cela se traduit pour les cadres au forfait, dont le temps de travail n’est pas décompté en heures, mais en nombre de jours sur l’année ? C’est un vrai sujet.
Deux députés justement sont chargés de répondre à toutes ces questions
Ils ont pour mission d’explorer tous les enjeux des différentes semaines de 4 jours. Les résultats seront dévoilés dans 5 à 6 mois. En attendant, Marie Bouny insiste sur le fait que les semaines de 4 jours doivent faire l’objet d’une vraie discussion avec les salariés. "Cela peut convenir à certains et pas à d’autres. L’imposer serait contre-productif, surtout quand l’objectif est de fidéliser les collaborateurs et de gagner en attractivité".
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