Cet article date de plus d'un an.

Le marché du travail est moins dynamique, et cela concerne aussi les cadres

Après deux années post covid euphoriques, les opportunités pour les cadres ralentissent au troisième trimestre. Les précisions de Sarah Lemoine.
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le marché du travail s'est ralenti pour les cadres au troisième trimestre. (Illustration) (EZRA BAILEY / STONE RF / GETTY IMAGES)

Pour étayer ce constat de ralentissement de l'emploi des cadres au troisième semestre, l'Association pour l'emploi des cadres, met en avant deux indicateurs. Le premier, c'est le nombre d'offres d'emploi, déposées sur son site. Il y en a eu 123.000 au troisième trimestre.

franceinfo : C'est 13% de moins qu'il y a un an...

Sarah Lemoine : Cette diminution concerne presque toutes les familles de métiers des cadres, même celles qui recrutent à gogo, comme l'informatique ou les ressources humaines. L'autre indicateur, ce sont les intentions d'embauche. On demande à un employeur s’il envisage de recruter au moins un cadre, au cours des trois prochains mois. Les réponses positives sont en baisse de 2 points.

La situation est-elle en train de se retourner ?

On n’en est pas là, selon l'APEC, même si ces enquêtes ont été réalisées avant l'attaque du Hamas en Israël. Les conflits, on le sait, déstabilisent la croissance mondiale et les employeurs sont moins prompts à investir. Or, l'emploi des cadres est très lié à l'investissement. Pour autant, la guerre en Ukraine n'a pas empêché les entreprises tricolores d'embaucher à tour de bras, malgré les très fortes inquiétudes sur l'approvisionnement en énergie.

Donc, à ce stade, rien ne permet d'affirmer que le marché de l'emploi des cadres est en train de se retourner, qu'il va détruire des emplois ou augmenter le nombre de chômeurs dans cette population. Mais le ralentissement est là, la période d'euphorie semble se refermer. 

Le paradoxe, c'est que les chefs d’entreprise ont toujours du mal à recruter ? 

Même si les intentions d'embauche s'effritent, 75% des entreprises qui recrutent, anticipent des difficultés. C'est un point de moins qu'au deuxième trimestre, mais cela reste tout de même très élevé. Ces tensions, elles se concentrent toujours dans l'informatique, la comptabilité ou la recherche et développement.

Dans ce contexte, beaucoup d'employeurs sont préoccupés par les départs ou risques de départs de collaborateurs, surtout dans les grandes entreprises. Car les cadres eux, ont toujours autant envie de bouger. Surtout pour obtenir un meilleur salaire.

Cette envie de mobilité se manifeste d'ailleurs de plus en plus tôt, parfois quelques années seulement, après le début de la vie professionnelle. D'après l'Apec, 42% des cadres démissionnent deux ans après l'embauche.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.