Les stéréotypes de genre ont la peau dure, y compris dans les grandes écoles

Beaucoup d’étudiants de grandes écoles découvrent qu’ils ont des stéréotypes de genre quand on les interroge sur les compétences professionnelles, alors qu’ils pensaient ne pas en avoir.
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une étude autour des stéréotypes de genre, professionnels, chez les étudiants de grandes écoles et futurs managers, montre que ces "clichés" liés au genre sont encore bien présents. (Illustration) (GETTY IMAGES / JOHNER RF)

Le stéréotype de genre, c’est un peu comme le sparadrap du capitaine Haddock. Il reste collé longtemps, et quand on pense s’en être débarrassé, coucou, le revoilà. C’est ce que montre le troisième baromètre de l’Association française des managers de la diversité (AFMD) et de la Conférence des grandes écoles, qui a sondé 3500 étudiants et étudiantes, en écoles de commerces et d’ingénieurs. C’est-à-dire les futurs managers de demain.

Au départ, ils ont une vision plutôt égalitaire

80% affirment tout de suite que les femmes et les hommes possèdent les mêmes compétences, et les mêmes qualités professionnelles. Mais quand on leur soumet une liste détaillée, cela vacille. Le sparadrap du capitaine Haddock réapparaît chez 60% d’entre eux. L’empathie, l’écoute, la sensibilité et la communication sont renvoyées aux femmes. La capacité de gérer le stress, l’autorité, le leadership aux hommes.

Fait notable, les stéréotypes féminins sont liés à des savoir-être qui ne sont pas spécifiquement professionnels, souligne un des auteurs de l’étude. Alors que les stéréotypes masculins sont liés à des savoir-faire, associés à des postes à responsabilité.

Les étudiants et les étudiantes interrogés aussi sur la notion d’ambition

Ce qui est intéressant, c’est que les étudiantes sont plus nombreuses que les étudiants à se déclarer ambitieuses. Elles sont 56%. Alors qu’il s’agit traditionnellement d’une aspiration dévolue aux hommes. Mais les attentes ne sont pas forcément les mêmes.

Les filles ambitieuses veulent d’abord aider les autres, ou la planète, puis équilibrer leur vie, puis gagner de l’argent. Les garçons ambitieux veulent d’abord du salaire, puis comprendre et résoudre des problèmes, puis équilibrer leur vie personnelle. Les priorités ne sont pas tout à fait les mêmes.

Pourquoi est-ce si important de déconstruire les stéréotypes de genre ?

Parce qu’ils exercent une influence directe sur le choix des études et du métier, et que les préjugés mènent aux discriminations, soulignent les auteurs de l’étude. C’est pourquoi on trouve une majorité de garçons dans les filières scientifiques ou les écoles d’ingénieurs, et une majorité de femmes dans les métiers du soin, ou de la communication. Cela nécessite de renforcer la sensibilisation et les formations. 

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