Pourquoi la baisse des émissions des gaz à effet de serre a des conséquences directes sur l'emploi
La Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) pour France Stratégie dit qu’il va y avoir une "réallocation relativement importante de la main d'œuvre entre secteurs" avec la baisse des gaz à effet de serre. Autant dire que dans certains secteurs, des emplois seront supprimés, et que dans d’autres, des emplois seront créés. Les tensions sur les recrutements qui existent déjà dans certains secteurs vont s'accroître si l’on veut tenir l’objectif de réduire à 270 millions de tonnes de CO2 en 2030 contre 408 millions de tonnes en 2022.
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Le bâtiment sera le grand gagnant de cette transition écologique. Entre 100 000 et 200 000 emplois y seront créés seront les différents scénarios d’ici 2030. Problème, certains de ces métiers connaissent déjà de fortes pénuries de recrutement. Il s’agit par exemple des personnels d’étude et de recherche, des techniciens, des agents de maîtrise et cadres du bâtiment et des travaux publics. Problème : il y a pour certains de ces métiers du bâtiment un défaut d’attractivité dû à des salaires trop bas, notamment pour les ouvriers non qualifiés du gros œuvre. D’autres métiers auront à y gagner : les ouvriers travaillant le métal, les ingénieurs de l’informatique, les cadres des services administratifs, les ouvriers du travail du bois...
50 000 emplois créés ?
La transition écologique pourrait également créer 50 000 emplois supplémentaires dans la recherche et développement et dans l’ingénierie. Idem dans la maintenance des équipements. Côté automobile, le bilan est plus contrasté. Selon l’European Climate Foundation, le secteur pourrait y gagner à condition que la part des véhicules propres représente plus d’un tiers du marché. Mais d’autres scénarios prévoient des destructions d'emplois dans ce même secteur. Autre secteur perdant, celui des transports, avec près de 10 000 emplois perdus d’ici 2030.
Le rapport insiste sur la nécessité de faciliter les reconversions et la Dares estime que les dispositifs en place ne suffisent pas. À l’image du système Transitions collectives, qui permet de passer d’un secteur mal en point à un autre qui recrute. Un dispositif qui peine à trouver son public.
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