Cet article date de plus de six ans.

Tesla : ces salariés qui remercient leur patron de les avoir virés

Elon Musk a accusé mardi un employé de sabotage et de vol de données ultra sensibles. La semaine dernière le patron de Tesla se séparait de 9% de ses employés. Des faits qui ont eu des répercussions diamétralement opposées.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Elon Musk, le patron de Tesla, constructeur d'automobiles (BRENDAN SMIALOWSKI / AFP)

Elon Musk a accusé hier un employé de sabotage et de vol de données ultra sensibles. l y a d'un côté un employé accusé d'avoir changé les codes informatiques du système de fabrication, en empruntant de faux noms d'utilisateurs, et d'avoir exporté des "tonnes d'informations ultra sensibles à des parties tierces inconnues". Un acte qui, selon Elon Musk, le patron de Tesla, constructeur d'automobiles, a été commis par un employé amer de n'avoir pas obtenu une promotion qu'il voulait. Une enquête est ouverte pour savoir si l'employé a agi seul ou avec des complices.

Et de l'autre côté, des salariés qui remercient leur patron de les avoir virés. C'est un mouvement étonnant relevé par le site Bloomberg. Des salariés licenciés qui sont reconnaissants à Elon Musk. "J'ai été viré hier, et même si ça fait très mal, c'était la bonne chose à faire pour l'entreprise. Je ne regrette pas d'avoir tout donné. Je vais continuer à applaudir Tesla en sachant que j'y ai pris ma part." C'est par exemple le tweet de Kevin Throop, ancien directeur commercial du constructeur automobile.

Il y a aussi Kels, cette jeune femme qui écrit qu'elle sera "toujours fière de dire qu'elle a travaillé pour Tesla". Sans oublier ce spécialiste de l'énergie, tout juste débarqué, qui écrit : "J'ai été honoré d'être le N-6 d'Elon Musk et je le serai encore, peut-être même plus proche".

Une stratégie "originale et disruptive"

Une stratégie très américaine. On positive beaucoup aux Etats-Unis. Mais il y a derrière des objectifs évidents, se faire réembaucher dès que ça ira mieux.
Et puis surtout attiser la curiosité et l'envie d'autres entreprises californiennes
qui aimeraient bien connaître le succès que Tesla et qui n'hésiteront pas à embaucher les éléments dont Musk s'est séparé.

En France, est-ce que ça peut être une bonne façon de faire ? D'après un spécialiste du reclassement professionnel, Hervé Bommelaer, du cabinet Enjeux Dirigeants, pas de doute, c'est oui. "C'est une stratégie que l'on peut recommander en France à des gens qui seraient licenciés et qui auraient la volonté de se démarquer des autres, explique t-il. C'est une stratégie originale et disruptive. Quelqu'un qui veut se démarquer du marché, qui veut vraiment sortir du lot peut adopter cette stratégie."

Et de l'avis du spécialiste, la pire attitude est de dénigrer publiquement son ancien employeur. D'ici à le remercier de vous avoir viré, il y a de la marge.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.