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C'est mon budget vacances. Participer à la construction d'un château fort avec les techniques du XIIIe siècle

Depuis 25 ans, des passionnés du Moyen-Âge tentent de bâtir un château à la main, sans l'aide de machines. Vous pouvez participer à ce chantier et vivre comme un ouvrier de cette époque cet été pour quelques dizaines d'euros.

Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le chantier de construction du château de Guédelon (Yonne), en 2017. (MANUEL COHEN / MANUEL COHEN)

Et si vous pouviez vous téléporter au siècle des cathédrales pendant une semaine pour seulement 70 euros ? Le château de Guédelon (Yonne), au coeur de la Puisaye, vous propose de passer une semaine dans la peau d’une bâtisseuse du XIIIe siècle, moyennant une assurance de dix euros par jour. 

Participer à la construction d'un château fort

Pour séjourner sur ce chantier de construction, Il faut être majeur, francophone pour bien comprendre les consignes de sécurité et accepter d'enfiler un drôle de vêtement : "On porte la biaude, qui est en fait l'habit de travail du Moyen Âge, donc une grande tunique en lin ou en coton. Le synthétique n'était pas trop d'actualité au XIIIᵉ siècle. Donc moi, j'ai fait beaucoup de seconde main pour deux ou trois euros vous arrivez à trouver des vêtements tout à fait conforme à ce qu'on pouvait trouver à cette époque-là. Et finalement, par des chaleurs comme ça, c'est assez agréable."

Depuis 25 ans, dans une forêt à 50 km au sud-ouest d'Auxerre, une poignée de passionnés, bénévoles et professionnels, bâtissent un château fort comme au Moyen-Âge, à la main, sans électricité, ni machine. Tout le monde peut participer, débutants comme initiés aux métiers de la construction.

"J'ai pu tailler la pierre"

Sylvie, mère de famille belge, enseignante de profession a décidé de passer une semaine sur place pendant ses vacances : "J'ai pu aller tailler la pierre. J'ai travaillé les couleurs et les ocres pour produire des pigments. J'ai réalisé des cordes, des carreaux de sol. On allait extraire la terre et l'argile juste à côté. Et on arrive, en travaillant cette matière, à un carré de sol qui paraît tout à fait homogène avec un beau dessin dessus. Aujourd'hui, on va chercher des carrelages au magasin, on ne donne plus la même valeur aux choses. Ça donne un prix énorme en fait, et ça, c'est vraiment très agréable."

Beaucoup d’eau pour éviter une déshydratation, un déjeuner frugal partagé avec toute l’équipe du chantier et un rythme hors du temps qu'a apprécié Sylvie : "Ce qui m'a vraiment frappée et qui m'a vraiment remplie de plaisir, c'est un autre espace-temps. Quand vous prenez une demi-journée pour tailler une face de pierre, c'est assez méditatif. En fait, je ne voyais pas ça comme ça du tout. Je suis à la fois maman, travailleuse à temps plein, j'ai plein d'activités à côté, donc je fais beaucoup de choses en même temps.

"Ici, c'est une chose à la fois. On n'a pas de montre, pas de portable. Le temps est rythmé d'une autre manière. On vit d'autres choses et c'est assez dépaysant."

Sylvie, enseignante belge

à franceinfo

L'enseignante se promet d’abandonner à nouveau quelques jours sa vie trépidante pour redevenir une bâtisseuse du Moyen-Âge au cœur de la Puisaye.

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